Critique de la déraison pure

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Oui, oh, je sais, ce titre est très pompeux. Surtout compte tenu des bêtises qui vont suivre et avec lesquelles que je vais remettre ce blog en activité.

Vous allez me dire que je suis un incorrigible rétrograde, ou au mieux, que j’ai trois trains de retard en période de grève, mais peut-être, peut-être ne connaissez-vous pas l’Odieux Connard.

Derrière ce titre peu flatteur, se cache, ou plutôt, s’affiche toute la mauvaise foi et la critique facile – mais bien vue – d’un gars comme vous et moi (“plus comme moi que comme vous”, ajouterait-il en plagiant honteusement Desproges). L’exercice pourrait être assez futile : déverser des biles de fiel, les commentateurs de l’édition en ligne du Figaro le font tous les jours.

Certes.

Giscard massacreur de vampires

Mais l’Odieux Connard bénéficie d’une culture certaine, d’une plume assez vigoureuse et plaisante à lire, et d’un sens critique frappé au coin du respect de l’intelligence. Ces billets sont donc d’une hargne fort croquignolette et si on peut reprocher parfois certaines facilités dans les attaques sur des sujets qui ne méritent pas qu’on s’y intéresse, voire même qu’on les critique, le mépris étant plus efficace, bref, si des fois y a des passages à vide, c’est souvent réjouissant.

La rubrique par laquelle il est je pense le plus connu est intitulée “Spoiler dans la bonne humeur.” “Spoiler”, gâcher en anglais, consiste à dévoiler l’intrigue d’une fiction et à en gâcher l’effet de surprise. L’Odieux Connard s’amuse donc à raconter l’intégralité de films – généralement des blockbusters – pour en pointer toutes les incohérences, invraisemblances, faux raccord grave et autres débilités qui laissent à penser que Hollywood nous prend pour des cérébrés (et que des millions de personnes ne s’en plaignent, quand on voit les entrées que font ces films).

Son manifeste pourrait être ce long billet, dont je vous conseille la lecture. Sous des dehors humoristiques, il y a malgré tout une vraie question de fond, qu’on pourrait résumer en “pourrait-on essayer de faire des divertissements dont l’intrigue soit cohérente ?”. Même pas originale, même pas invitant à la réflexion, juste : “cohérente”. Autant dire que c’est pas gagné (et a fortiori pour les deux autres questions).

Concernant les intrigues originales, il en a fait un billet, lui aussi rigolo dans la forme mais qui posent des questions aux réponses consternantes. Ce billet renvoie sur tout à la fin sur une bande annonce que je vous laisse découvrir.

Ayé ? Efficace, hein ? Bah oui, je dois avouer que ça me fait vibrer. Des explosions, des jolies brunes aux jambes interminables, des gros flingues vintage, de l’attitude de mauvais garçon qui tombe les filles… Ouais. C’est technique tout ça. Je suis complètement dans le cœur de cible (ou alors je suis un peu trop vieux, et c’est inquiétant… pour moi).

On pourrait me présenter une bouteille de champagne et un bloc de fois gras, je réagirai pareil : avec mon estomac plutôt qu’avec ma tête. Mais bon. Peut-être qu’un jour je me réveillerai avec ce passe-temps pyrotechnique sur mon ordinateur. Parce que cautionner cette trépanation avec autre chose que du temps (pourtant bien plus précieux que mon argent) c’est déjà bien payé.

J’en profite pour attirer votre attention sur les commentaires les mieux notés de cette vidéo, au moment où j’écrivais ces lignes :

“This looks likle a really stupid movie… I’m gonna watch it.”

Je ne suis pas seul. C’est vraiment inquiétant.

“I would love [an “Albert Einstein : Zombie Killer” movie].

Einstein:”Zombies are dead… relative dead”

or

Sidekick: “What does the M stand for in e=m*c²?”

Einstein:”Motherfucker”

But it has to be Nazi-Zombies please”

Voila. Si le premier commentateur qui passe peut trouver ces fameuses catch-phrases, ces “punchlines” qui ne veulent rien dire mais ont de la gueule, ça vous laisse une idée de la créativité en œuvre chez les producteurs de Blockbuster.

Le seul espoir que je puisse avoir, c’est que ces films continuent à être plus piratés et diffusés sur vos home cinema, que vus dans des salles où l’entrée paye des scénaristes et des réalisateurs à se foutre de nous. Boycott ? Mais non, je n’ai pas dit ça, c’est interdit en France. Et puis je ne vous interdis pas de regarder ce genre de film. Je vous suggère d’arrêter de payer pour les voir… Après chacun fait comme il veut.

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