Deux ans à livre ouvert

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Il y a deux ans jour pour jour, je me lançais dans l’aventure de l’auto-édition. Je vais en profiter pour répondre à quelques questions qu’on me pose souvent.

Pourquoi l’auto-édition ?

J’ai opté pour cette solution pour obtenir des réponses et être libéré de La Troupe, un roman qui a voyagé entre ma table de travail et mes tiroirs pendant six ans. Obtenir des réponses sur la qualité de mon écriture et la réception qu’accorderait le public à ce texte, et être libéré… je crois que ça parle de soi-même. J’ai envoyé le manuscrit à deux maisons d’édition et sans vérifier les dates – j’ai bien sûr gardé la lettre de refus que l’une des deux m’a adressé – je pense n’avoir pas attendu leur réponse pour presque me débarrasser de ce texte, et surtout me frotter aux avis des lecteurs. Par chance, votre accueil a été plus que chaleureux comme le montrent les critiques sur Amazon, par exemple. Les critiques des bloggueurs et bloggueuses ont été primordiales et ont contribué à me donner confiance, me permettant de reprendre un deuxième roman… même si La petite fille qui détestait les étoiles est venu lui piquer la place.

Donc l’auto-édition pour progresser et se frotter aux avis du public, à vos avis !

Et tu en es content, de l’auto-édition ?

Oui… et non.

Oui pour les raisons évoquées plus haut, et parce que l’accompagnement de Librinova dans cette aventure a été irréprochable.

Non, parce que assurer sa propre promotion monopolise beaucoup de temps et d’énergie. Cette présence sur les réseaux sociaux et les quelques événements que j’ai pu organiser autour de La Troupe ont contribué à sa notoriété et m’ont permis de rencontrer plein de monde, je pense notamment à la classe avec laquelle nous avons co-écrit une nouvelle, ou au Collectif la Pieuvre avec lequel nous avons écrit le recueil Je vous parle d’un temps en 2017 et préparons un second recueil pour 2018. L’auto-édition de La Troupe, de La petite fille…, les participations aux recueils ont constitué autant de précédents qui me permettent de me présenter comme auteur : la démarche est bien engagée. Mais animer un réseau de lecteurs demande énormément de temps… que je ne peux pas passer à écrire. Et comme j’ai en effet un métier à côté – et plein d’autres activités, et bien, c’est compliqué.

Comme je le disais dans l’échange avec Lilian Lloyd, l’auto-édition permet de se lancer dans l’écriture rapidement mais demande aussi un véritable investissement (autre que financier) pour être efficace sur la durée. Donc, même si l’auto-édition reste un outil auquel j’aurai encore recours, mon prochain roman passera très certainement dans un circuit d’édition “classique”, pour me permettre de consacrer plus de temps à l’écriture (ou du moins d’être épaulé dans la promotion) et aussi parce que la validation d’une maison d’édition reste un sésame dans la vie d’un auteur pour progresser.

Alors, combien tu en as vendu ?

La question piège ! Elle me rappelle le “et tu en vis ?” adressé aux artistes en général. Bien sûr à l’époque de la réussite comptabilisée en nombre de likes, de critiques à cinq étoiles et autres effectifs de followers, le bon vieil indicateur du score de ventes reste efficace.

Pour répondre franchement, La Troupe s’est écoulée à près de deux cents exemplaires (pour l’essentiel durant la première année de diffusion), et La petite fille qui détestait les étoiles à une cinquantaine en six mois. Donc, non, je n’en vis pas. Ces chiffres sont à la fois faibles et élevés : deux cents exemplaires en un an, c’est dans la moyenne de l’auto-édition. Les vente de La petite fille… me déçoivent davantage, j’espérais que la communauté réduite mais réelle constituée autour de La Troupe emporterait ce second titre un peu plus haut, d’autant que les critiques reçues par la communauté de bloggueurs étaient élogieuses (oui, je sais, ce roman frustre le lecteur par sa brièveté !). La petite fille… se heurte à un double problème : un investissement moindre de ma part dans la promotion, et ce au moment où Facebook, mon réseau social le plus actif, change ses règles de promotion. La différence de portée entre mes publications personnelles et les publications de ma page professionnelles sont juste caricaturales. Et comme je ne veux pas débourser davantage en promotion, “c’est compliqué”.

Pour faciliter la diffusion de mes ouvrages et augmenter les chiffres de vente (vil capitaliste que je suis), j’ai ouvert ma propre boutique en ligne… mais l’annonce de l’ouverture est passée pas mal inaperçue, même auprès des followers les plus assidus… La promo, la promo, toujours la promo…

Quid de la suite ?

La plupart des personnes me demandent “quels sont tes projets ?” mais ça revient au même et puis sans cette formulation latine, je n’aurais pas pu faire remarquer qu’aujourd’hui, on dirait plutôt “Wikipedia de la suite ?”, mais passons (oui c’est une blague molle, et ?).

Je travaille sur beaucoup, certains diraient trop, de projets. Jetez un coup d’œil à la droite de cet article pour en avoir un aperçu. La nouvelle écrite avec les écoliers devrait être publiée la semaine prochaine, et les dossiers relectures – où je ne suis que relecteur, un travail très intéressant dont je vous parlerai quand j’en aurai le droit – ces dossiers, donc, devraient s’achever courant mai. J’annoncerai la sortie du prochain recueil de La Pieuvre au début de l’été selon toute vraisemblance, à l’heure où mes betas lecteurs devraient recevoir le premier jet de mon troisième roman, de fantasy, cette fois-ci.

Entre temps, beaucoup d’écriture de nouvelles. Beaucoup de conditionnel, j’avoue : tout cela doit se caler avec une vie personnelle et professionnelle mouvementée (un déménagement à l’horizon de cet automne).

Peut-on t’aider ?

Alors celle-là, par contre, je ne l’entends presque jamais, mais si vous lisez ceci, c’est que vous suivez mon travail avec intérêt. Alors tant que je vous tiens, et comme je suis ici chez moi, j’en profite pour écrire ce que je veux, non ?

L’aide que vous pouvez m’apporter revêt de multiples formes :

Pour résumer, je suis content de m’être lancé. Garder le rythme est parfois compliqué mais gratifiant, surtout quand vous me faites part de vos retours. Le plaisir de rencontrer, ne serait-ce que virtuellement, son public, contribue pour une large part à ce que j’aime dans l’écriture : raconter des histoires et trouver des gens pour les apprécier avec vous.

Sur ce, j’y retourne ! Comme (ne) disent (plus) les jeunes : “lâchez vos com’ !”

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