Elle était belle, elle était brune. Elancée, élégante, elle ouvrit la porte et me sourit. Tout alla très vite.
Elle se glissa à l’extérieur, et nous nous retrouvâmes face à face, dans cette promiscuité étouffante. Seule l’assiette que j’avais emmenée avec moi nous séparait. Sa poitrine ferme et menue se dessinait sous la laine cendrée de son pull.
Et elle sortit, me laissant là, seul.
Face à l’horreur de la situation. Dans l’antichambre des toilettes, face au lavabo commun aux deux gogues, un pour les femmes, un pour les hommes, le charme était rompu. De délicat objet du désir, cette… pouah ! Cette grosse cochonne était sortie des toilettes sans se laver les mains !
Après 140 ans de prosélytisme hygiéniste, on trouve encore des gens éduqués – enfin, pas tant que ça – qui sortent des chiottes sans se laver les mains ! C’est horrible ! Ça me rappelle ces gens qui mettent la main devant la bouche pour éviter de vous cracher leurs miasmes à la tronche, juste avant de vous saluer… en vous serrant la main.
Et après on voudrait que ces pourceaux ne jettent pas leur mégôts par terre, éteignent la lumière des pièces où ils ne sont pas et évitent de rouler en 4×4 diesel au beau milieu de Paris ?
Vous voudriez pas qu’ils aient une conscience politique, non plus ?