Je ne sais pas trop par où commencer tant le sujet est délicat.
Alors je préfère y aller franco, les pieds dans le plat.
Chantal Sébire, atteinte d’une maladie incurable et irréversiblement incapacitante, demande à mourir. Elle a écrit au Président de la république pour lui réclamer le droit de mourir. Comprendre : dans des conditions décentes. Elle ne veut pas ajouter à l’indignité et à la douleur de sa situation, le traumatisme d’une mort violente et misérable, qu’on pourrait de plus imputer à des tiers.
La réaction du premier ministre ne s’est pas faite attendre : “Je ne pense pas qu’il faille faire penser aux Français qu’on pourrait par la loi régler dans le détail cette question, qui est la question de la vie, la question de la mort”, a déclaré M. Fillon, indiquant par là qu’il n’aurait pas recours au législatif pour gérer cette affaire. On peut au moins espérer que pour le cas de Mme Sébire, un recours exceptionnel pourrait avoir lieu.
On vient à douter de cette espoir quand on entend la Garde des sceaux annoncer : “A titre personnel, je considère que la médecine n’est pas là pour administrer des substances létales”.
On s’interroge sur la prise en compte dans ce cadre du droit des victimes, si chèrement défendu par l’équipe gouvernementale.
Je ne vous mettrai pas de photos de Mme Sébire. Celles-ci sont pourtant frappantes, et convaincantes, plus que tous les mots. La Justice ne se convainc pourtant qu’avec des mots. L’entretien qu’elle a accordé au Monde prouve par ailleurs qu’elle a bien conscience de la question que pose sa requête à notre société. Cependant les exemples existent à nos portes de pays qui ont pris leurs responsabilités et inscrit le droit à mourir dans leur constitution, au delà du simple droit au “laisser mourir” français.
Que pouvons-nous faire pour soutenir Mme Sébire ? Peut-être simplement aller sur le site de l’ADMD. Je vous invite à y aller et à relayer ce message.