Défi d’écriture Writever de août 2024 : les consignes

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Le Writever, c’est un petit défi d’écriture qui propose un mot par jour, pendant un mois.

Et comme tous les mois, j’y participe, ici, et sur le compte Mastodon @MicrofictionFM. Vous pouvez aussi vous abonner pour recevoir des récapitulatifs hebdomadaires.

Et comme d’habitude désormais, si vous défilez cette page, vous verrez les microfictions s’afficher au fur et à mesure des jours de leur publication. C’est beau, la technologie, hein 😉

Bonne lecture à toutes et à tous !

Liste des thèmes du Writever de août 2024
Liste des thèmes du Writever de août 2024
  • Si on lave son linge sale en famille, comment font les naturistes ?

  • “En cette année 2037, alors que la crise du logement ne faiblit pas suite à l’affluence de réfugiés climatiques nationaux issus de nos côtes, une nouvelle tendance habitation apparaît. La Turtle Life, alliant minimalisme et indépendance, permet à chacun d’avoir sa maison sur son dos à tout instant.”

    Ou comment les médias rendirent les SDF à la mode.

  • Le cycle de l’eau se déroulait ici comme sur n’importe quelle planète. Évaporation, condensation, précipitation, accumulation. Cependant, les bassins étaient trop petits pour être seulement même qualifiés d’étangs. Une myriade de mares parsemait la surface et les sondes n’y détectaient que des cadavres. D’où venaient-ils ? Il fallut changer de perspective. La vie s’était bel et bien développée dans l’eau liquide. Celle de la pluie.

  • Sur ce planétoïde existait une unique mer, toujours calme puisque l’endroit n’avait ni atmosphère pour provoquer des tempêtes, ni activité tectonique pour remuer l’étendue liquide. Une mer d’huile. Littéralement, d’ailleurs, car cette mer s’était écoulée d’un vaisseau transportant des quantités exorbitantes de carburant. Un navire avait fait naufrage et créé une mer.

  • – Revenons à l’essentiel.

    Nous avions digressé – une conversation normale, en somme.

    – La fin des inégalités ? La chute du capitalisme ?

    Je lui rendis un regard plus déconfit que le sien, brûlant. Je comptais juste lui dire que je l’aimais, moi.

  • Sur sa montagne, l’ermite, après une longue carrière de géomètre, délivra ses paroles de sagesse.

    « Pour garder conscience de la portée de ses propos, on devrait toujours mesurer ses paroles. »
    Le souci vint une fois de plus des américains et de leur obstination à employer tout sauf le système métrique.

  • – Et ils ont parlé d’un composant… je sais même pas comment ça s’obtient, par quelle réaction chimique… Tu as déjà entendu parler d’huile de soude, toi ?

    – De l’huile de… Oh bon sang. De l’huile de COUDE, bon sang !

    – Ah. Han.

  • Récolter, préparer, mélanger… La recette du véritable philtre d’amour n’est pas si complexe. Cependant, il doit être confectionné par la personne qui veut être aimée, ce qui explique qu’il soit si peu répandu. C’est la cible de leur affection qui doit l’ingérer. Ce qui explique que quiconque pratique la magie le prépare au moins une fois. Et le consomme.

  • Le détective privé enorgueillissait d’un odorat que ni la clope nie le whisky n’avaient entamé – sans doute parce qu’il ne touchait à aucun des deux.

    Il sentait ses clients arriver, littéralement. Quand les odeurs de patchouli commencèrent à lui chatouiller les narines, il sut que les ennuis commençaient. Encore une jeune écervelée qui allait lui demander… Et non. Le client qui entra était un homme, cinquantenaire. Parfumeur. Le privé avait manqué de nez.

  • “J’ai plus envie de me battre, j’ai plus envie de courir comme tous ces automates…”

    Quoique grandiloquente et référencée, la déclaration ne passa pas inaperçue. Le marathonien mit fin à sa carrière.

  • Nous avons découvert une molécule synthétisée par le corps quand le cerveau éprouve des regrets, des remords, de la culpabilité, autrement dit quand la personne a l’impression que ce qu’elle a fait était “mal”, au sens commun de la société dans laquelle il vit.

    Et bien devinez quoi ?

    Aucune trace de cette molécule ni chez les tueurs en série, ni chez les plus grands milliardaires de la planète.

    Étonnant, non ?

  • “On lave son linge sale en famille”, dit le proverbe – ou le dicton, elle s’en fichait.

    Pour elle qui était orpheline et qui avait été “élevée” dans la rue, la famille, c’était le monde entier. Il allait se prendre une sacrée lessive.

  • – Il faudrait que vous appreniez à doser. Une réponse proportionnée, vous voyez ? Qui provoque moins de dégâts collatéraux.
    – Écoutez, je comprends que la destruction de la moitié de la ville soit un “problème”. Il fallait cependant bien arrêter cette force d’invasion d’extraterrestre, non ?
    – Certes, certes mais les travaux…
    – Promis, la prochaine fois, je demande au savant fou d’ouvrir son portail à la campagne. Ou sur le Sahara, mieux, non ?

  • Il était réputé pour faire un travail impeccable. À tel point qu’il avait acquis un surnom moqueur. Monsieur Propre, tout simplement.

    Sauf que ça a fini par lui jouer des tours. Quand il a été envoyé assassiner Joe le crado, le tueur à gages a passé tout son temps à attendre sa victime à faire le ménage. Autant vous dire que Joe l’a senti venir – l’odeur de lavande l’a prévenu dix mètres à l’avance.

  • “La formule de ce pigment s’est perdue de longue date, et sa couleur-même appartient à la légende. La perception est éminemment subjective, et sujette à la biologie de chaque individu.

    Les dernières recherches évoquent cependant une couleur que nous ne saurions plus percevoir aujourd’hui. Ce qui signifierait.. que nos prédécesseurs n’avaient pas les mêmes yeux que nous.”

    L’entrée en matière de la conférence “Humanité et perception” enthousiasma la ruche.

  • “Ah des comme toi, on en fait plus. Ils ont cassé le moule depuis longtemps”, disaient les gens autour d’elle. Elle ne tirait aucune fierté de cette particularité, de cette unicité – au contraire. Qui se réjouit d’être seul au monde et condamné à être incomprise ?

  • La cure proposait un séjour apaisant, dont le corps et l’esprit sortaient rajeunis, apaisés.

    Le prix était exorbitant, en revanche. Pas tant pour la matière première dans laquelle les curistes s’immergeaient, mais pour les frais de teinturerie.

    Malgré toute son expérience, Lady Bathory n’avait toujours pas trouvé de méthode efficace pour ôter les tâches de sang.

  • La vieille dame écoutait poliment.

    – Votre mari sombrait, et aucun traitement n’était efficace. Pour cause, vous continuiez à l’empoisonner.
    – Mais avec quelle substance ?
    – Ne faites pas l’innocente ! Ces sirops, ces parfums, vos étagères de linge, la lessive. Tout baignait dans la lavande, qui contient de la mélatonine, qui entraîne des dépressions !
    – Allons, inspecteur. Comment aurais-je savoir ça ?

    Jamais ignorance n’avait paru plus coupable.

  • Pour le dernier examen, j’ai séché. Je savais pas quoi mettre. Alors j’ai griffonné un truc au hasard. Tu el répètes pas, hein, mais crois-le ou non, c’est comme ça qu’on lui a décelé une maladie rare. Le diagnostic improbable.

  • – Nous appliquerons un bon petit exfoliant, puis un peu de correcteur pour combler les imperfections, et tout ça sera comme neuf au premier jour.

    Ses clients la regardaient les yeux ronds. Irène se rendit compte qu’elle s’était encore trompé. Les principes étaient les m^mes et pourtant le vocabulaire était si différent entre l’esthétique et le bâtiment. Ça restait pourtant dans tous les cas du ravalement de façade.

  • Elle détestait la vanille. Pas au point d’en faire une allergie, mais assez pour que l’indifférence laisse place à l’agacement et au dégoût. Parce que c’était la saveur par défaut, qui permet aux autres de s’exprimer, et qu’elle refusait d’être un faire-valoir. Parce que ses parents l’avaient appelée Vahina.

  • Elle alignait des cartes pour passer le temps. Les déplaçait, les alignait. Personne ne comprenait sa version du jeu de patience. Il faut dire que La Mort jouait avec des cartes d’état-major.

  • Les souvenirs ont une odeur particulière. Nous sommes incapables de la décrire et pourtant quand nous l’humons, aucun doute n’est permis. C’est un voyage instantané dans le temps.

    Et c’est d’ailleurs ainsi que fut développée la première machine dans le temps. En recréant assez précisément un paysage olfactif. La difficulté consista, pour les personnes qui voyageaient, à s’intégrer à cet air du temps. À se mettre au parfum, en quelque sorte.

  • Non mais attends là. Quand tu voulais dire “coincer la bulle dans ta bulle”, tu entendais quoi, exactement ? Parce que c’est bien gentil des les week-ends thématiques, sortie en Italie avec les paroles d’Étienne Daho, pourquoi pas, hein. Mais maintenant qu’on est coincés dans un sous-marin, on fait quoi ? Hein ? ON FAIT QUOI ?

  • L’humoriste tenta de se lancer sur un créneau bien spécifique. L’humour anticapitaliste franco-anglais.

    Sa première blague était celle-ci.

    “Savez-vous pourquoi tous les milliardaires mangent une baguette bien cuite par jour ? Parce qu’ils n’oublient jamais que No pain, no gain !”

    Sans surprise, ce fut un four.

  • L’earl grey, ce thé noir parfumé à la bergamote, serait une recette rapporté de Chine par le comte Charles Grey. Qui n’a jamais mis les pieds en Chine, où on boit majoritairement du thé vert.

    Alors, pourquoi cette appellation ? D’où vient la recette ? Pourquoi porte-t-elle le nom de cet aristocrate anglais ?

    Toutes les réponses, dans notre prochain numéro d’Inves-tea-gation.

  • Le maître annonça sa funeste prédiction.

    “Si je te révèle mon savoir, tu seras haï de toute l’humanité qui y fera face.”

    L’élève accepta son fardeau, et devint aussi doué que le maître.

    Et en effet, tout le monde détesta l’implacable perfection des emballages de CD, qu’il était impossible de sortir de leur film plastique de M****.

  • – Aux innocents les mains pleines. Mais pleines de quoi, exactement ? La réussite favorise les innocents, vraiment ?
    – Eh bien, en fait… “Innocent” ne s’entend pas au sens juridique de “dépourvu de culpabilité”, mais plutôt de “simple d’esprit”, voire “dépourvu de principe ou de conscience”. Un peu comme dans “ils ignoraient que c’était impossible, alors ils l’ont fait”.
    – Ah oui. Ça colle beaucoup plus avec le self-made-man actuel, en effet.

  • – Écoutez, je vous reçois, mais j’avoue ne pas comprendre pourquoi vous postulez. Vous semblez n’avoir aucune connaissance de notre secteur d’activité.
    – Eh bien, votre annonce spécifiait bien vous cherchiez des amateurs, non ?
    – … ?
    – C’est écrit, là. “Expérience en mousse”. Ça colle avec mon profil, non ?
    – Nous vendons des matelas en mousse.
    – Ah. Oh. Je croyais faire tapis, je vais me coucher, alors !
    – Sortez avant que j’appelle la sécurité.

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    Laver. Rincer. Essorer. Étriller. Autant de verbes qui prônent autant l’hygiène (parfois radicale) que l’épuisement. Propre, mais fatigué.

    Et puis une panne de canalisations condamna ma douche pendant cinq jours. Regrettable d’un point de vue olfactif, je découvris que sale, j’acquiers une endurance hors du commun.

    La ville et les malfrats me connaissent désormais sous le nom de “La crasse” et la justice n’a plus jamais eu la même odeur.

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    Je me demande, si internet avait existé à l’époque de Pasteur… Est-ce que des conspirationnistes auraient dénoncé ses mesures hygénistes avec le hashtag #NousSavon ?

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