Ce matin, esta mañana, this very morning, je devais me lever à 5h du matin pour prendre le train à 6h44, arriver à Chambery à 9h33, y faire une formation et repartir à 17h50 pour Paris. Arrivée 21h30 Gare de Lyon, merci d’ajouter encore une heure de RER pour rejoindre mon canapé, ma femme et mon chat (on voit comment je gère les priorités dans les états de fatigue avancée).
Au total, plus de 8h30 de transport pour une intervention sur site de 7h, j’étais… comment dire… transporté ?
Et ça avait mal commencé. Je me réveillais à 5h27, parce que le réveil ne sonne plus, c’est comme ça, il fait la grève. Ce devait être trop tôt pour lui. Donc je m’ablutionne à l’arrache, me rase juste en haut des joues pour faire croire que je porte la barbe et qu’on ne me dise pas : ah tiens, tu as revendu tes actions Bic ?
Je choppe le RER de 6h, ça va me faire arriver à Gare d’Austerlitz, en marchant bien ce sera ric-rac, mais bon…
Et effectivement c’est ric-rac, je cours, je choppe le numéro de voie, et je m’engouffre dans le TGV qui doit m’emmener à Chambery. Je me pose, mais premier problème, le monsieur dans le poste annonce que le train va à Miramas. Euh… Je choppe un controleur qui passe, et qui m’explique que je suis dans un train à 2 rames et que celle où je suis va effectivement à Miramas, mais que son binome, soyez rassuré mon bon monsieur, et bien elle va à Chambery, youpi tralala. Je n’aurais qu’à changer à Lyon. D’ici là, je peux finir ma nuit en bavant sur les sièges de la SNCF.
Lyon, je m’essuie le menton, récupère mon manteau, et vais prendre MON train. Et là, humour, facétie et désespoir, on m’annonce terminus du train… Grenoble.
_ Gné ? N’y va pas à Chambery ?
_ Ah non monsieur, c’était le train d’en face à Paris qui allait à Annecy, en passant par Chambery.
_ Comment dire… non seulement la SNCF est suffisamment logique pour envoyer à 4 minutes d’écart deux TGV qui vont à 150 km près dans la même direction, mais en plus, ni le contrôleur qui m’a composté le billet ni votre pote qui m’a dit de changer de rame ne sont foutus de remarquer que je me fourvoie, et pas seulement de garage ?
_ Ah ben peut-être, mais nos trains vont à 575 km/h !
_ Certes, mais dans la mauvaise direction…
J’ai donc appelé le client, refusé sa proposition de faire une demie-journée aujourd’hui et une demie-journée un aurte jour, et échangé mon billet de train pour rentrer à Paris et bosser un peu dans mon bureau. Le voyage de retour s’est bien passé, avec ces 40 élèves de CM2 qui rentraient de classe de neige, merci.