Ces histoires minutes et microfictions ont dans l’ensemble été rédigées avant ma participation quotidienne au Writever.
Publiées à l’origine sur Twitter, elles connaissent une deuxième vie sur le compte Mastodon @MicrofictionFM. Selon leur succès là-bas, elles paraîtront peut-être dans le récapitulatif mensuel.
En attendant, vous pouvez les retrouver listées ci-dessous !
Bonne lecture à toutes et à tous !
Son adversaire attendait, sûr de triompher. Elle luttait contre le Sommeil et se démena jusqu’au gong final. Même si elle n’avait pas fermé l’œil de la Nuit, les juges lui accordèrent une victoire aux points. Elle déchanta quand ils annoncèrent la revanche pour le soir-même.
Il mit longtemps à comprendre son pouvoir. Sans qu’il n’ait rien à dire, les gens autour de lui trouvaient la réponse à leurs questions.
“Où sont mes clefs ?”
“On mange quoi ?”
“Comment produire la fusion froide ?”
C’est là que les services secrets s’en mêlèrent.
Le philosophe doutait de ses perceptions et du monde qui l’entourait. La réalité n’était-elle qu’une construction chimérique de l’esprit ? Il obtint sa réponse quand la créature de ses cauchemars d’enfance surgit du placard pour le dévorer.
Il rêvait de fonder une dynastie. D’une lignée aussi réputée que celles des plus valeureux guerriers de sa cité. L’issue de sa première mission coupa court les ambitions du messager : sa tête fut renvoyée dans un panier d’osier.
Elle le vit en s’engageant sur le pont. Elle n’avait jamais réalisé à quel point il était beau, obnubilée par son esprit. Il l’embrassa. Quand il relâcha son étreinte, elle éclata d’un rire heureux. Et se souvint soudain qu’il était mort vingt ans auparavant.
– C’étaient mes amis !
– Peu importe qui ils étaient !Il éclata d’un rire dément et jubilatoire.
– Ne compte désormais que celui qu’ils servent !
Leurs corps désarticulés s’agitèrent tandis qu’une nuit pourpre s’abattait sur le monde. Leur règne commençait. Tout était fini.
Il l’avait aimé pour sa cuisine incomparable.
Il était resté pour sa table ineffable.Ils se séparèrent quand il n’y eut plus dans le congélateur que des plats surgelés.