Le Writever, c’est un petit défi d’écriture qui propose un mot par jour, pendant un mois.
Et comme tous les mois, j’y participe, ici, et sur le compte Mastodon @MicrofictionFM. Vous pouvez aussi vous abonner pour recevoir des récapitulatifs hebdomadaires.
Et comme d’habitude désormais, si vous défilez cette page, vous verrez les microfictions s’afficher au fur et à mesure des jours de leur publication. C’est beau, la technologie, hein 😉
Bonne lecture à toutes et à tous !
Le voyageur temporel essaya de se fondre dans le décor. Sa couverture faillit s’effondrer à la suite d’une question qui lui avait paru anodine.
Ses interlocuteurs le regardèrent, outrés. La Robolution et la deuxième Convention de Genève n’avaient pas été menées pour rien ! Quelle idée de poser des questions aussi saugrenues ? Comme si quiconque avait encore besoin de travailler !
Les ingénieurs gobelins en eurent assez. Leur espèce souffrait d’une réputation horrible, fondée uniquement sur les actions qu’ils menaient… sur les ordres de quelqu’un d’autre. Lorsqu’ils décidèrent de mettre un terme à l’exploitation qu’ils subissaient – coupant le Seigneur des Ténèbres de ses moyens de production – ils travaillèrent d’abord à redorer leur blason. En offrant le chemin de fer aux peuples libres, une grande partie du chemin était faite.
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Pour lutter contre la Ruche, il fallait comprendre comment elle pensait. L’individu n’y avait plus de place, seule le collectif importait.
Les scientifiques de l’armée humaine proposèrent une solution. Elle fut rejetée. Les dirigeants avaient travaillé à diviser leurs subalternes depuis des siècles. S’ils acceptaient de réintroduire une forme d’union dans l’humanité, ils savaient qu’après la Ruche, ils seraient les prochains sur la liste.
Domestique dévoué, il avait accompagné cette famille sur trois générations. Quand le dernier héritier se retrouva orphelin, ses parents assassinés sous ses yeux, le fidèle serviteur se retrouva tuteur légal par de savantes dispositions testamentaires.
Il accompagna donc l’enfant dans son chemin de vengeance. Et prépara la route, en consacrant la considérable fortune de la fondation à quelques programmes éducatifs, réfection d’habitats et cantines gratuites…
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C’est toujours à moi de faire le sale boulot.
Parce que je suis le plus adapté à ce genre de tâches. Parce que soit disant je suis tout en bas de l’échelle. Comme quoi, tout le monde naît libre et égal, mais certains plus que d’autres. Faudra pas s’étonner si un jour je me révolte.
– Il a un souci ?
– Je sais pas, la transmission passe mal, on dirait. Ah non c’est bon.S’activant enfin, le robot s’avança dans les décombres radioactifs
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L’annonce affichait un banal “Savez-vous travailler sous pression ?”
Je me rendais à l’entretien, sans conviction.
Contre toute attente ils décidaient de m’embaucher.
Et maintenant, me voila à piloter un bathyscaphe dans la fosse des Mariannes.
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Avez-vous correctement hiérarchisé vos besoins ? Pensez-vous “intérêt personnel” ou “intérêt collectif”, qui pourrait vous bénéficier à vous comme au plus grand nombre ? Votre proposition a-t-elle déjà été faite, pouvez-vous vous coordonner avec d’autres postulants ?
Ne gaspillez plus vos opportunités et rejoignez notre cursus “Trois jours, trois vœux”, pour demander au génie de la lampe les vœux les plus efficaces !
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Quand la tasse de lait et les biscuits ne suffirent plus, les négociations débutèrent. Les tractations prenaient du temps et piétinaient. Pourtant, j’y mettais de la bonne volonté. Du miel dans le lait ? Des biscuits avec des pépites de chocolat ? Les réponses ne me parvenaient que le lendemain matin. Mes petits grévistes étaient invisibles et tenaient à le rester. Comme quoi, embaucher des lutins s’avère parfois compliqué…
Tous les matins, il se rendait à l’usine. Une production régulière, calibrée, constante.
Les mêmes techniques, les mêmes gestes, pour produire les mêmes résultats.
C’était moins éprouvant que d’autres postes, bien sûr, il y avait un côté répétitif, tout de même. Il quitterait bientôt ce job. Dans sa tête l’échéance était déjà fixée.
On ne peut pas passer sa vie à écrire tous les jours des fictions de 500 caractères.
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“L’intensification des cadences entraîne évidemment une augmentation de notre productivité, mais une diminution de nos ressources. Nous sommes en flux tendu constant. Il nous faut renouveler notre matière première – cela passerait pas une à deux semaines de pause, le temps de regarnir les stocks.”
Les conclusions du rapport n’enthousiasmèrent pas l’état-major.
Il fut décider de doubler les doses de thé servies à l’auteur.
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– Voyez-vous, j’expérimente la pratique instrumentale à travers une approche naïve et décomplexée, pour retourner à l’essence-même du son.
– Ouais, vous pouvez aussi arrêter votre bullshit et avouer que vous ne savez pas jouer, hein.Elle effleura sa harpe, et le râleur fut transformée en crapaud. Ne vexez pas une sorcière dont la magie s’exprime à travers la musique la plus brute.
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Les applications de suivi fleurissaient de partout. Les listes couvraient les murs grâce à la réalité augmentée. Le côté pratique se mêlait d’un harcèlement à peine déguisé.
Assez logiquement, tous les utilisateurs de ces solutions cherchaient à vider leurs to-do, de crainte d’entendre la phrase tant redoutée.
“Il te reste une micro-tâche, là.”
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– Je me définis comme un entrepreneur. Quelqu’un qui saisit une opportunité et la propose au marché.
– Vous avez ainsi envoyé des factures aux GAFAM pour des prestations “d’envoi de facture”. Qu’ils ont réglé. Un montant de plusieurs centaines de milliers de dollars.
– C’est exact.
– Acquitté. Personne ne peut être coupable d’obtenir une réponse sincère à une question stupide, trancha le juge.
– Quelle question ? demanda l’avocat.
– “Êtes-vous incompétent ?” - 1 min read
– Vous allez le faire ?
– Bien sûr.
– Je pensais pas que ce serait si simple.
– Ça ne le sera pas. Mais je me suis engagé à accepter la mission que vous me confierez.
– Sauf que… il y a un point que nous n’avons pas abordé. Comment allez-vous vous rémunérer ?
– Ne vous en faites pas. Je vais me payer sur la bête, annonça-t-il dans un sourire tranquille.Plus que tout le reste, cette seule phrase me donna des frissons.
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Ne m’en veuillez pas. Je ne suis qu’un rouage de cette grande machine, qui produit des inégalités comme celle que nous vivons en ce moment-même. Enfin, vivons… On se comprend. Je ne suis qu’un prolétaire. Je vends contre rémunération ma force de travail et mes compétences. Parmi lesquelles une absence. Aucune empathie. Ce discours pour vous rassurer ? Il parait que les clients apprécient. Cessez de bouger, maintenant. Si ma hache glisse sur le billot…