J’ai récemment appris – au début du mois, pour être exact – que mon rythme de lecture se situait au même niveau que celui des Belges, qui lisent en moyenne 36 bouquins par an. Soit 3 par mois. Pour ma part, je triche un peu : dans le lot, il y a des pièces de théâtre, des nouvelles, et des livres que je n’achève pas. Sans compter ce que j’excluse pour le comité de lecture de Mille saisons.
En parlant de pièce de théâtre, j’ai eu le privilège de lire la prochaine œuvre de Fabien Bertrand. Evidemment, je suis obligé de taire le titre, mais la pièce est excellente. Pour moi c’est sa meilleure à ce jour. Autant dire que je suis bien content de travailler avec cet énergumène à la ré-écriture de sa toute première pièce, pour un résultat à quatre mains qui s’annonce prometteur lui aussi. Du nouveau de ce côté-là très prochainement, à n’en pas douter, même si le temps me manque un peu quand j’écris ces lignes.
On continue dans le copinage (rho) avec Le chasseur de légendes, de Mme de K, et Tout le monde sait que la bonne humeur sent les fleurs, de Jessica Lisse.
Ces deux nouvelles sont éditées, tout comme Des hamsters et des hommes chez Filaplomb. J’ai eu l’occasion de rencontrer les deux auteurs lors du salon “Blogs et livres” à la Mairie du XIème. Malgré la grosse ambiance, je suis parvenu à des échanges intéressants. Mais parlons des nouvelles. Le chasseur de légendes m’a fait pousser un énorme hurlement de frustration (pas discret dans le métro, mais bon, j’y vais de moins en moins). C’est trop court ! Où sont les deux cent pages – minimum – que demandent le développement de l’idée finale ? Vous me direz que de la frustration nait le plaisir – du moins en littérature. Certes. Mais tout de même. J’ai pu m’apaiser avec …les fleurs. Cette ballade faussement naïve dans un Paris idéal (puisque touristique) m’a révélée une auteur : pas évident de faire preuve de recul avec un récit auto-biographique. L’autofiction a du bon quand elle est prétexte à littérature (comprendre : poésie, évasion, jeu sur le langage). J’attends avec impatience un roman dans la même veine (cela dit, à 18 ans, la miss a le temps).
Faisons un tour du côté des grands anciens. J’avais un peu peur d’être déçu par ce monument que sont Les neuf princes d’Ambre, de Roger Zelazny. Depuis ma dernière incursion chez Dick, je me méfie un peu des classiques des années 70. J’ai vu mes a priori complètement balayés par un style vif, moderne et audacieux : quelle meilleure manière pour présenter au lecteur un univers original, que de le présenter par les yeux d’un personnage principal amnésique ? Il découvre du coup les mêmes choses que nous au même moment, et c’est tout bonnement génial.
La suite est peut-être plus classique, mais présente un univers extrêmement riche. Seul regret, ça se finit un peu en queue de poisson auquel il ne manque qu’un gros “à suivre”.