La polémique enfle autour de Tintin au Congo, dont de multiples associations dénoncent le caractère raciste.
C’est vrai. Cet album comporte de nombreuses allusions racistes. Comme nombre d’albums de Tintin, d’ailleurs. Les indiens, les allemands, les chinois, tout le monde y passe. Les marins, les cantatrices et les policiers sont également particulièrement stupides.
Alors quoi. Faut-il brûler Hergé ? Ou, comme le suggérait Télérama dans sa newsletter, “inculquer quelques notions d’histoire coloniale à nos enfants” ? Il est sans doute plus simple de conduire un autodafé que de promouvoir et pratiquer ce travail de longue haleine qu’est l’instruction et l’éducation.
Donc Hergé, tôt ou tard, finira au pilori. Ce sera à Asterix de s’inquiéter, car c’est toute l’Europe qui tombera sur Uderzo (Goscinny ayant comme chacun sait, fuit ses responsabilités).
Après, on accusera Gérard Oury d’anti-sémitisme patenté (il a quand même réalisé Rabbi Jacob, ce youpin !). Et puis nous brulerons Balzac, parce qu’il dit vraiment trop de mal des saumâtres habitants de Saumur.
Le monde sera enfin beau, car nous serons débarrassé des soucis de la réflexion et de la responsabilité, et nous pourrons regarder le décolleté siliconé de Victoria Silvedst (pardon si j’écorche) et nous angoisser : “Banqueroute ou Passe ?”