Vous connaissez la blague bien connue : la dictature, c’est “ferme ta gueule”, la démocratie, c’est “cause toujours”.
Alors que se passe-t-il quand de plus en de gens se voient reprocher ce qu’ils expriment ?
Vous aviez peut-être entendu parler du courrier qu’avaient reçu le groupe de musique des Ogres de Barback. Si non, cliquez sur le lien, c’est édifiant.
Le sentiment qui se dégageait de cette affaire, c’est que le Maire d’Oyonnax n’était pas très fin. Evidemment une salle de concert n’est pas un lieu de meeting politique, mais qui connait un peu le groupe sait leur préférence pour la gauche en générale, et comme les Ogres le disent eux-mêmes, ils prêchaient des convaincus, alors de là à qualifier cela d’incident… Sourire. Affligé, mais sourire.
Et puis il y a eu cette affaire d’étudiants qui collent une affiche pas très maligne d’un Nicolas Sarkozy brandissant un doigt d’honneur. Et qui sont inculpés “d’offense au chef de l’Etat” (article d’une loi vieille de plus de 120 ans, jamais invoqué depuis).
Là encore, c’est une blague éculée, les policiers ne sont pas réputés pour être des modèles d’intelligence, mais jusqu’à présent, on n’a jamais arrêté quiconque pour ce genre de bêtise potache. D’autant que l’affiche nous fait un doigt d’honneur à nous, qui la regardons… Sourire. Forcé, mais sourire.
Et enfin, quand j’entends parler de ce préfet qui s’introduit dans les correspondances mails d’un médecin syndiqué, le convoque, et lui brandit ses mails comme des preuves de son activisme politique (et quand bien même, en quoi serait-ce répréhensible ?), je ne souris plus. Mais plus du tout.
L’effet de répétition n’a pour moi absolument rien de comique, mais au contraire, me pousse à m’interroger : pourquoi plus le fait est grave, moins on en parle dans les grands médias ?
Je lisais qu’à force de “balayer l’héritage de 68, nous allions récupérer les médias des années 50.” Je me demande si cela n’est pas déjà fait.
Autre effet anti-démocratique, même répétition, inquiétude pire, je vous laisse parcourir les quelques liens glanés, si vite, tellement vite, que j’ose même pas chercher plus avant… Si le dessus du panier ressemble à ce qui suit, que sera le fond de la poubelle ?
Un sans-papier piégé par la préfecture de l’Essonne
Rafle à la sortie d’une école bilingue, l’intégration prise au piège
Un bébé sans-papiers en garde à vue pendant 9 heures