D’un côté des salariés qui se plaignent de trop travailler sans compensation, de l’autre, des gouvernants et leurs propositions
Hier, on nous montrait au journal de désinformation1 de France 2 un reportage sur le livre vert sur l’éducation national, remis à Xavier Darcos. Ce rapport pointe du doigt le problème de valorisation salariale dont souffrent les enseignants : 40h de boulot effectif minimum, en comptant les corrections, préparations, conseils de classe, rencontres avec les parents, ect…
Quelles mesures sont proposées ? J’en ai retenu une : une prime offerte aux enseignants qui acceptent de donner des cours de soutien.
Quand j’entends, je hurle. Pas après le gouvernement Sarkozy Fillon, mais après la gauche. N’est-il pas évident de pointer l’absurdité de cette proposition ? Pour mieux rémunérer des gens qui travaillent déjà trop, faisons-les travailler davantage ! Mais c’est sur la base du volontariat, va-t-on nous expliquer. Comment va-t-on augmenter le pouvoir d’achat des enseignants qui ne peuvent pas faire d’heures supp’ car eux aussi ont des enfants à aller chercher ? Quel choix est laissé ici ?
Aujourd’hui 150 classes par jour sont sans professeur : il y a donc sous-effectif enseignant. Au lieu de proposer des heures supplémentaires là comme ailleurs, n’y aurait-il pas intérêt à combler ces postes déjà existants, voire d’en créer des supplémentaires, et donc de l’emploi ? Comment va-t-on augmenter le pouvoir d’achat des chomeurs, si ce n’est en leur proposant un travail ?
Quand va-t-on arrêter cette hypocrisie de “pouvoir d’achat” pour parler d’augmentation des salaires ?
Pour rester dans l’air du temps, je connais des patrons qui profitent – avec trois mois de retard – du passage à la loi TEPA, censée créer une revalorisation salariale – pour tenter d’imposer un passage à 35h payées 35, et donc une diminution de salaire. Ce doit être ça, la valorisation par le travail…
Extraordinaire société dans laquelle nous vivons.