La semaine dernière, je vous demandais de vous exprimer. Vous l’avez fait et…Je dois avoue que le résultat m’a surpris. Contrarié, presque.
Je pensais finir ce roman de fantasy que je traîne depuis… huit ans maintenant. Parce que bon, c’est à ce jour mon projet le plus avancé, le plus clair dans ma tête. Las, il faut croire qu’il y a un truc du destin qui fait que “not today”, comme dit l’autre.
Parce que, oui, vous avez massivement (à l’échelle de ce site) voté pour que je soumette au concours Folio SF ce roman de science-fiction, et ce même s’il n’est au moment où j’écris ces lignes qu’une accumulation de notes. J’ignore encore à quoi va ressembler le roman final, mais ça promet d’être rigolo, vu le matériau que je redécouvre dans mes différents carnets numériques.
Petite précision : vos votes m’ont sérieusement fait douter. Avais-je correctement formulé la question ? Etait-il clair que d’un côté on avait un manuscrit inachevé de plus de 100 pages, et de l’autre… quasi rien ? Aussi ai-je un peu investigué auprès de professionnels de la profession et leurs avis venaient confirmer votre intuition. Mieux vaut un roman qui colle au thème qu’un autre qui s’y raccroche de loin.
Alors, histoire de vous mettre l’eau à la bouche, voici de quoi tout est parti. La ville d’Annemasse proposait en 2014 un concours assez amusant, basé sur une image : il fallait imaginer cette photo comme la couverture d’un roman, et en rédiger la quatrième de couverture.
Voici la photo en question.
Le roman imaginé était signé Edgar Malroy, et la quatrième de couv’ que je lui avais rédigé était la suivante :
« Quel investissement, ce nouveau simulateur !
Mais vraiment, Walter ne regrette rien : ni le sacrifice de son salon, où il ne recevait de toute façon jamais personne, ni l’emprunt en petites coupures à Tony, son voisin aux horaires… décalés, ni les reproches de sa sœur Magritte de s’enfermer dans ses rêves, ni les accusations de blasphème émises par les leaders religieux devant la volonté à peine dissimulée des concepteurs de concurrencer l’œuvre du Très Haut. Aucun regret. Walter ne peut pas être déçu. Et après tout, ce n’est qu’un jeu.
Mais quel jeu ! Une technologie démilitarisée inonde de sensations hyper-réalistes le joueur, bercé dans une cabine immersive et fignolée jusqu’au moindre détail. Processeurs dernier cri, système stéréoscopique, sonorisation 7.1, odorama, fauteuil massant, machine à café, les ingénieurs de GenTry n’ont rien négligé.
Pourtant quand au détour d’un carrefour virtuel, une simulation de chauffeur de taxi du nom de RamaSmrti47 lui propose « un tour au bout de la carte, et retour », Walter devrait peut-être se méfier. Les kilomètres numériques défilent, des balles un peu trop réelles commencent à voler et la conversation prend un tour étrange tandis que RamaSmrti47 ne décroche pas les yeux du Quatre-quatre qui précède partout son taxi… Car Ram’ ne suit personne. On le précède.
Dans quoi Walter s’est-il embarqué ? Magritte convaincra-t-elle les ligues de vertu de laisser branché le simulateur qui s’emballe ? Tony patientera-t-il jusqu’à la fin de partie pour recouvrer son argent ? Et pourquoi GenTry a-t-elle conçu ce simulateur ? Pour quoi ?
« Un tour au bout de la carte, et retour »… Mais où se situe la frontière d’un univers virtuel ? Quand la partie s’achève-t-elle ? Ce n’est qu’un jeu.. n’est-ce pas ?
Clarke & Ace Éditeur »
Évidemment, ce court texte est truffé de références (je le sais parce que je me souviens qu’il l’est, pas parce que je les reconnais toutes !). Pas dit qu’elles finissent toutes dans le roman, mais voila de quoi ça part.
Alors, toujours motivés par votre vote ? Ici, l’enthousiasme est au rendez-vous et il va falloir cravacher jusqu’au 6 mai pour tenir l’échéance. Encouragements bienvenus !