Défi d’écriture Writever d’octobre 2021 : les consignes

“Le terminateur termine toutes vos tâches. Grâce à lui, travail, corvée, tout se fait en un éclair.”

L’outil aurait dû faire fureur. Problème, une fois branché, impossible de l’utiliser de façon sélective. Même les plaisirs s’achevaient aussitôt commencés.

Avec leur nom conçu comme un mot valise, les blazars suscitaient de nombreux jeux de mots.

Puis une IA décoda le langage de leurs émissions radio. Le monde effaré découvrit alors que les blazars eux-même enchaînaient les blagues lamentables à longueur de temps.

Franchir à l’horizon des événements nécessitait de passer en deux dimensions. La méthode suscita d’abord la risée, puis l’enthousiasme, ce qui désola son inventrice.

Le procédé qu’elle avait créé pour survivre aux trous noirs était réduit au rang de régime amincissant.

Le désenchantement était tel que toutes les drogues se vendaient, même les plus inefficaces.
La plus économique était la « poussière d’étoiles ». Ce n’était guère que du régolithe, du caillou lunaire broyé, qui ne valait pas mieux que de la poussière de plâtre.

Le laboratoire hébergeait un interféromètre performant qui permettait d’étudier les effets des interférences qu’il générait lui-même dans un environnement clos et isolé.

Les chercheurs s’inquiétèrent cependant quand il capta des ondes qu’il n’avait pas générées.

Un éclat spectral attira son regard. Une silhouette dans le cadran de sa montre… un visage… sans rien autour qui puisse expliquer ce reflet. Soudain la compréhension : les légendes prêchaient le faux ! Les vampires étaient invisibles partout sauf dans les miroirs !

— Nous n’arriverons jamais à les semer !

— Votre manque de foi me consterne, mylord !

— Et comment…

— Savez-vous comment on nomme le plan où les planètes orbitent ? L’écliptique. Comme dans “éclipse”.

La pilote s’engagea derrière une lune et activa le camouflage.

On l’appelait “Le Référentiel”, car sa tétraplégie lui avait permis de développer d’incroyables pouvoirs.

Désormais incapable de mouvement propre, sa volonté lui permettait pourtant de déplacer son environnement pour le rapprocher, l’éloigner, s’y déplacer.

L’invention portait le nom de magnétosphère. Parce qu’il était sphérique et qu’il enregistrait. C’était évidemment une erreur d’interprétation mais la civilisation alien à son origine avait mal capté trop de nos publicités des années 80.

Sa quête de l’albédo nul se conclut d’étrange manière. La création d’un corps noir parfait qui ne renvoyait aucune onde, aucune lumière aboutit à l’apparition d’un rien en creux. Sa forme ne se devinait que parce qu’elle se détachait de la surface où elle reposait.

L’humanité croyait naïvement que seule la Terre rassemblait les conditions idéales à la vie. Les premiers explorateurs durent pourtant admettre que la vie pouvait se développer avec une obliquité de 90°. Pierre qui roule pouvait amasser mousse. Et bien plus.

Sa mâchoire se décrocha quand la sonde annonça que la planète était de nature chondritique. L’équipage l’interrogea du regard.

— Les corps chondritiques sont les plus primitifs. Alors une telle planète, ce serait… Comme un fœtus à taille adulte. Donc qui l’a créée ?

Les voyages intersidéraux différaient grandement selon vos moyens financiers. Les propulsions luminiques vous permettaient de revenir plus jeune que vos proches. Ceux basés sur l’effet Yarkovsky vous assuraient de ne même jamais rencontrer vos arrière-petits-enfants.

Je sursaute, bêta, quand un truc s’effondre chez moi.

L’univers est pris de sursauts gamma quand une étoile géante s’effondre sur elle-même.

C’est rassurant de savoir que lui et moi sommes également impressionnables. Même si ça ne fait pas de nous des lumières.

Sur son monde voisin d’un trou noir, cette espèce avait développé une connaissance intime de sa voûte stellaire. Ailleurs dans la galaxie, où le temps s’écoulait plus vite, elle était connue sous le nom d’éphémérides : son savoir n’avait pas le temps de s’exprimer.

La carte du système s’étalait sous nos yeux. Son doigt désigna un point à sa périphérie glacée et sombre.

— Qu’est-ce que c’est ?

— La station Apoastre ?

— Oui. Pourquoi construire quelque chose aussi loin ?

— C’est une prison, déclarai-je dans un hochement d’épaules.

Le phénomène ne fut pas compris de suite. La protoétoile se contractait comme n’importe quelle autre pour augmenter sa densité… et se dilatait. Puis se recontractait et ainsi de suite… Il apparut enfin évident que l’immense structure astronomique respirait.

“Chers passagers, veuillez accrocher vos ceintures, notre appareil pourrait subir des perturbations à la traversée d’un nuage moléculaire.”

— C’est du pipeau, déclara la personne à mes côtés. On ne sent rien dans ces trucs. Quelque chose nous prend en chasse.

— Alors tu prends le rayon cosmique, tu le nommes z.

— Ok.

— Tu passes sa longueur au carré.

— La longueur d’un rayon cosmique ? Sa longueur d’ondes tu veux dire ?

— Ensuite tu multiplies par π.

— Non. Non. πzz=A, ça ne te fait PAS une pizza cosmique.

Les premiers navires spatiaux qui sautaient d’un vent stellaire à l’autre furent confrontés à un problème : ces vents étaient très matériels, et accumulaient de la poussière dans les voiles. De la poussière organique. Qui s’infiltra à bord pour attaquer les passagers.

Évidemment, quand l’étoile mourut, expulsant sa matière en fusion dans tout le système, la géante glacée subit un coup de chaud. Les observateurs ne s’attendaient cependant pas à en voir sortir les créatures ancestrales jusque là prises dans la glace.

Les origines extraterrestres de la vie avaient été étudiées dans les théories de panspermie. Des acides aminés issus de poussières d’étoiles, saupoudrés sur le bouillon primordial de la terre.

De là à trouver un embryon géant dans un noyau cométaire…