Ils disaient du blues que c’était la musique du diable.
Musique de noirs, musique de peine partagée, de douleur exorcisée. Il fallait bien que le diable soit quelque part derrière tout ce malheur. Ils avaient raison : musique du diable. Ils savaient de quoi ils parlaient, ces blancs qui dénigraient notre musique, la seule qui nous restait. C’étaient eux, les diables qui nous avaient réduits en esclavage.