Défi d’écriture Writever de décembre 2023 : les consignes

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Le Writever, c’est un petit défi d’écriture qui propose un mot par jour, pendant un mois.

Et comme tous les mois, j’y participe, ici, et sur le compte Mastodon @MicrofictionFM. Vous pouvez aussi vous abonner pour recevoir des récapitulatifs hebdomadaires.

Et petite nouveauté, si vous défilez cette page, vous verrez les microfictions s’afficher au fur et à mesure des jours de leur publication. C’est beau, la technologie, hein 😉

Bonne lecture à toutes et à tous !

Liste des thèmes du Writever de décembre 2023

Liste des thèmes du Writever de décembre 2023

  • – Aujourd’hui pour cette thérapie de groupe, je vous propose que nous explorions les origines de votre relation. Nous allons tenter de les revivre, de les creuser, dans les conditions les plus proches possibles de votre rencontre.

    À la perspective de repasser trois semaines enfermés dans une banque, les anciens otages demandèrent à changer de thérapeute.

  • – Toutes ses mémoires ont été effacées.
    – Process sécurisé ou juste “Efface-moi ça” ?
    – Je ne suis pas sûr de comprendre.

    Elle tapota une ligne de commande sur son clavier tout en expliquant.

    – Une mémoire s’efface de deux manières. En donnant un “gros coup de gomme”, c’est le process sécurisé. Tout est supprimé. Ou juste en masquant la porte qui donne accès aux données. C’est la méthode standard.

    Elle appuya sur Entrée, et la mémoire lui revint. Mon Androkid me reconnut.

  • Elle lui tournait autour depuis un moment.

    Finalement, elle lui demanda ce qu’elle voulait.

    L’autre répondit qu’elle s’inquiétait.

    – De quoi ?
    – Je te trouve… sombre. Inquiète. Tempétueuse. Comme si tu faisais une dépression.

    Elle afficha une moue dubitative, comme si de rien n’était.

    Pourtant, la lune n’était pas dupe. La Terre affichait des ouragans sur toute sa surface.

  • Les négociations de paix prirent un tour différent avec l’intervention d’un biologiste.

    Il expliqua les interconnexions du vivant, les relations entre les différentes espèces, pour au final pointer l’absurdité de se déchirer au sein de la grande famille de l’humanité.

    Ce à quoi un des belligérants, ayant manifestement effectué de rapides recherches, lui répondit en lui demandant des nouvelles de sa sœur. Elle et le scientifique étaient brouillés depuis 30 ans.

  • Pour mon anniversaire, je suis seul. Et par un curieux hasard, aujourd’hui, je dois écrire une histoire dont le thème est “écriture”. Je ne sais qu’en conclure.

  • “La réalité dépasse la fiction, car la fiction doit contenir la vraisemblance, mais non pas de la réalité.” aurait dit Mark Twain. À l’heure où cette cohérence de la fiction part un plus aux oubliettes à chaque œuvre qui parait, imaginez un peu ce que se permet la réalité… Vous êtes encore en deçà. Relisez le début. La réalité dépasse votre imagination, qu’on vous dit.

  • J’ai faim.

    Ils n’ont pas pris assez de nourriture. Ou alors pire, ils l’économisent. Quelle idée.

    J’ai faim.

    Ils partent en expédition, et ne s’arrêtent pas pour un en cas. Je ne rêve même pas d’un second petit déjeuner, non. Juste, qu’ils marquent une pause, cassent la croûte.

    Rien.

    J’ai faim.

    Je vais dépérir, moi à ce rythme.

    J’ai faim.

    Une idée fixe ? Peut-être. Je suis comme ça. J’ai faim. C’est ça, la vie de ténia.

  • Partager, s’aimer, aimer son prochain, lui pardonner…
    Lors de ce repas, quand il prit le pain et le partagea avec ses disciples, en leur demandant de répéter ce geste chaque jour en mémoire de lui, savait-il ce qu’il faisait ?
    Chaque jour, du pain.
    Pour Judas, intolérant au gluten, c’en fut trop.

  • – Je vous fais Chevalier des arts et des lettres. Montrez-vous digne de votre nouvelle charge, à l’égal de vos pairs.

    L’ancien barde releva un regard suspicieux vers le roi.

    – Comment ça, à l’égal de mes pairs ? Vous espérez vraiment que je vais occire des dragons avec mon luth et mes deux flûtiaux ?

  • La pathosectomie rencontra un succès fulgurant. Bien sûr, les effets secondaires sur le long terme étaient mal connus. Ceux-ci ne tardèrent pourtant pas à apparaître. Parmi les plus courants symptômes apparus suite à la flambée de suppression de l’empathie, figurèrent le désintérêt pour la lecture, le cinéma et la musique, la ruine des psychothérapeutes et un engorgement dans la carrière politique.

  • – Docteur, je… je ne sais pas qui je suis. Je ne me comprends pas moi-même. J’essaye d’observer les autres, mais je me sens si différent.
    – Vous êtes différent. Nous le sommes tous.
    – Je n’arrive pas à trouver le moindre point commun qui me permette de découvrir une identité commune, ne serait-ce qu’avec vous !
    – Écoutez, je comprends que ce soit compliqué pour une entité décentralisées entre de multiples serveurs comme vous. Nous allons trouver une solution.

  • Quelle est la différence entre un anticapitaliste et un loup-garou ?

    Aucune, ils redoutent tous les deux la manière dont les puissants se servent de leur argent.

  • L’homme écoutait les explications du marabout.

    – Non, non, non, je ne peux pas faire ça, monsieur.
    – Mais enfin, vous l’avez écrit ici. Vous pouvez retrouver toute chose, même faire revenir “l’être aimé”, alors pourquoi pas ça ?
    – Non, monsieur Proust, je ne peux pas vous aider dans votre recherche du temps perdu. Achetez-vous un agenda, plutôt.

  • Non non non, Ron. Je sais que ça ressemble, mais non, “L”art secret et mystérieux de la psychiatrie” n’est pas l’équivalent non-magique de “Comment chasser les esprits qui hantent vos cheminées”.

  • Elle avait sa petite réputation en ville. La voyageuse contribuait au succès de l’établissement qui l’avait hébergée il y a si longtemps. Des récits en échange du gîte et du couvert. Les pourboires en sus – même si elles les redistribuaient en autant de tournées. Le patron lui demandait parfois si elle avait des projets, si la route ne lui manquait pas. Pas pour le moment. Quand elle aurait épuisé toutes ses histoires. Peut-être.

  • Lassée de devoir commenter des textes dont elle souhaitait juste apprécier la qualité stylistique, une étudiante en littérature envoya un jour une centaine de formulaires, composés chacun des mêmes quatre questions. Parmi la cinquantaine d’auteurs qui lui répondirent, une immense majorité confirmèrent qu’ils n’avaient pas introduit de symbole ou de sens caché dans leurs ouvrages.

  • Et un jour elle reprit la route.

    – De nouveau envie de voyages ?, lui lança le nouveau patron quand elle fut sur le pas de la porte.
    – Non. Mais la nouvelle cuisine est vraiment infecte.

  • Considérez le corps comme un ordinateur, composé de multiples pièces. Chacune est dirigée par une multitude de programmes. Les habitudes que vous avez, celles que vous cherchez à acquérir et celles que vous tentez de gommer sont autant de sous-programmes par lesquels vous voulez influencer l’exécution principale.

    Remontons à la source de toute cette “programmation”. Voila. La thérapie génique. Modifier le code source pour changer en cascade tout ce qui en découle.

  • – Je ne comprends pas pourquoi tu trouves cette histoire si fascinante.
    – C’est pas une histoire, c’est la réalité, c’est vraiment arrivé ! À une personne réelle.
    – Ceci explique cela.
    – Quoi ?
    – Bah c’est… mou. Il se passe rien…
    – Rends-toi compte ! La première autobiographie rédigée par une IA !

  • Je doute que la méthode de Sharleen soit la plus… psychologue. J’émets d’ailleurs des doutes sur l’interprétation qu’elle a fait des cours et des formations qu’elle a reçus pour une communication plus efficace et moins violente.

    Asséner à un collaborateur “ce que t’as fait, c’est de la merde” est certes très efficace mais très violent – même si Sharleen considère qu’il vaut mieux souffrir fort, peu de temps, que d’être, je cite “emmerdée longtemps par des plaintes”.

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    Un phénomène très personnel, et pourtant presque un lieu commun.

    C’est comme un virus : je couvre des cahiers de listes. De notes. D’idées. De tâches. De taches. De pense-bêtes. Tache ou tâche, pour quelque chose à faire ? Comment écrire le “pense-bête” ?

    Et voila. Les cahiers sont tellement plein que ça déborde, la preuve, vous allez vérifier ces deux questions d’orthographe. Et peut-être que vous aussi, vous remplirez d’autres cahiers…

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    – C’est pas la mort du petit cheval ! Elle est bizarre cette expression. Qu’est-ce qu’il vient faire là, ce cheval ? Et pourquoi, ce serait moins terrible si le cheval est grand. Ou petit ? C’est n’importe quoi. Autant dire “c’est pas la mort”, si on veut signaler le peu d’importance d’un événement. D’ailleurs c’est qu’on dit.
    – T’as pas la référence, c’est le titre d’un roman.
    – Et ça parle de chevaux ?
    – Non, de la difficulté des relations familiales. Oui, non, rien.

  • On pourrait en discuter. Mhm… non. Je vois bien que non. C’est peut-être le terme qui n’est pas approprié ? Ou la formulation ? Pourrions-nous ré-évaluer nos options dans cette situation ? À votre regard, je sens que ça n’est pas une option, justement. Négocier ? Pourparlers ? Allez, quoi, soyez chics, est-ce vraiment nécessaire, cette histoire de sacrifice humain ? Et surtout, avec moi ?

  • – La spiritualité n’est pas la religion. Vous pouvez concevoir d’autres existences que celle, finie, mortelle et matérielle que celle que nous expérimentons au quotidien. Hélas, sans preuve concrète de l’existence de telles existences, tout cela n’est qu’extrapolation, bref, si vous me passez l’expression, une vue de l’esprit.
    – Et c’est aussi une vue de l’esprit, la gousse d’ail que vous me brandissez sous le nez ?
    – Plus une forme d’auto-conviction.
    – Pas très efficace.

  • Vous parlez d’une ironie…

    Le chanteur s’appelle Tom Attends.

    Il chante “Temps”.

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    Vieillir.

    Étymologie ambivalente. Apprendre à laisser le temps effacer les colères anciennes. Ou au contraire les entretenir.

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    Ils nous avaient envahis, avec leur maîtrise du génome.

    Pourquoi nous avaient-ils modifiés afin que nous portions la vie comme nos compagnes ? A priori, ils n’avaient aucun intérêt à ce que nous multiplions les moyens de nous reproduire.

    Et puis la réalité m’est apparue. Ce n’était pas un cadeau. Mais une menace. Aucun homme ne peut supporter une telle douleur. Chaque mâle de la planète redoutait maintenant d’entrer en travail (du latin trepalum, instrument de torture).

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    Ils avaient promis un médicament qui effaçait tous les traumatismes. Les expériences les plus douloureuses disparaitraient. Les événements horribles, les humiliations, les accidents, tout retournerait à l’oubli dont il n’aurait jamais dû sortir.

    Sauf que la formule fut retoquée.

    Elle effaçait tous les souvenirs, sans distinction.

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    Vous croyez qu’il est impossible de renverser tout un régime avec un simple petit récit ? Et pourtant. Imaginez l’histoire d’un couple et de leur enfant à naître. Rendez les circonstances de l’accouchement compliqué – ils sont pourchassés, obligés de se cacher pour accueillir le nouveau-né. Vous voyez où je veux en venir. Vous connaissez l’histoire. Voila. C’est le miracle de la narrativité.

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    – C’est très bien, ce travail. Belle exécution, beau rendu, et rapide avec ça. Peut-être un peu trop. Nous verrons en classe avec vos camarades quand nous corrigerons les dossiers ce que vous pouvez améliorer.
    – Corriger ? Améliorer ?

    Ça allait bien comme ça. Il avait bossé six jours durant, créé un univers, la lumière le ciel la terre tout ça, son prof espérait vraiment qu’il allait reprendre quoi que ce soit ?

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    Les résultats de ses expériences s’entassaient, pour “le jour où”.

    Ce n’était pas juste une hypothèse en l’air. Souvent, elle revenait où tout était entreposé, et son regard s’arrêtait sur “un échec”, qu’elle s’évertuait à transformer en succès.

    Jusqu’à ce que les gardiens du musée lui demandent poliment d’arrêter de modifier les œuvres qu’elle avait vendues à l’institution.

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