Défi d’écriture Writever de juillet 2024 : les consignes

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Le Writever, c’est un petit défi d’écriture qui propose un mot par jour, pendant un mois.

Et comme tous les mois, j’y participe, ici, et sur le compte Mastodon @MicrofictionFM. Vous pouvez aussi vous abonner pour recevoir des récapitulatifs hebdomadaires.

Et comme d’habitude désormais, si vous défilez cette page, vous verrez les microfictions s’afficher au fur et à mesure des jours de leur publication. C’est beau, la technologie, hein 😉

Bonne lecture à toutes et à tous !

Liste des thèmes du Writever de juillet 2024
Liste des thèmes du Writever de juillet 2024
  • Quand les neurosciences fournirent les outils à la psychiatrie pour sortir de l’empirique et du jaugé, la communauté scientifique put établir une gradation du stress ressenti et notamment de la pression mentale.

    Sans surprise, l’unité de mesure retenue fut nommée “Psy”. Hélas au début, les patients croyaient que souffrir de 5 psys demandait d’être traité par autant de praticiens. On renomma alors l’unité pour moins de confusion.

  • Je suis dans un tel état mental qu’il faudrait que je m’isole, totalement, ou a minima que je sélectionne drastiquement les personnes avec qui je souhaite être. Alors que tout le problème qui m’épuise vient de là. Le collectif sélectif.

    Comment expliquer à des personnes que la source de leurs préoccupations ne sont pas d’autres individus, quand ils sont eux-mêmes ma principale source de tracas ?

  • Tout ce que je repousse dans les marges, à la périphérie de ma vision… tout ce bazar envahissant que j’ai peu à peu repoussé sous un tapis mental – mais qui est encore bel et bien là.

    Il m’est tombé dessus sans prévenir. Pas parce qu’il s’est effondré, non. Parce que j’étais sur le point de m’effondrer. Alors, je l’ai géré.

    Un grand rangement, un grand vide, une bouffée d’air. Chaque chose à sa place. Et un peu de tranquillité retrouvée.

  • Le premier petit cochon avait choisi de construire sa maison en paille.

    Le deuxième, en bois.

    Le troisième, en brique.

    Le quatrième, en crânes de loup. Ça n’était pas très solide, mais le message passait bien.

  • Notre espèce a survécu parce qu’elle retient mieux les dangers que les plaisirs. Et d’un point de vue évolutif, ça se tient. Pour la survie, apprécier les baies au miel, c’est bien, mais se méfier des tigres à dents de sabre…

    Aujourd’hui, il nous faudrait un bon évolutif qui inverse cette tendance.

    Que la joie importe plus, qu’elle se diffuse et se partage mieux que la peur.

    Certains politiques s’en mordraient les doigts, mais est-ce un mal ?

  • La police jeta le coupable sur la chaise – si la police s’intéressait à son cas, c’est que la culpabilité était établie.

    – Vous m’arrêtez pour mes convictions, c’est ça ?
    – Non. Parce que vous connaissez le sens de ce mot.

  • Les outils génératifs passèrent un cap quand ils offrirent une nouvelle option.

    Plutôt que des prompts, ils proposèrent de se voir soumettre des questionnements.

    Les logiciels n’apportaient pas de réponse. Ils complétaient l’interrogation de leur utilisateur avec d’autres questions.

    Et le plus surprenant, c’est qu’elles étaient pertinentes.

  • Le saviez-vous ?

    Les voyages forment la jeunesse.

    D’ailleurs si on voyage plus vite que la lumière (et qu’on survit à cette vitesse), il est établi que l’on reste plus jeune que les personnes restées à des vitesses non-relativistes.

    À bientôt pour d’autres conseils beauté !

  • Les infiltrations, ça se glisse partout, par définition. La haine, la solitude, les déceptions, les doutes, le mépris, s’insinuent dans chaque interstices et vous brisent petit à petit. Y résister demande de l’énergie. Mieux encore, il faudrait le transformer, à la façon japonaise du kitsugi, la technique de réparation de la céramique par vernissage d’or. Exploiter ce dont vous ne voulez plus (les fractures) pour en faire vos forces. Ce qui ne tue pas…

  • L’une des grandes forces de l’humanité réside dans la diffusion des idées.

    Tu peux partager ton idée avec quelqu’un, et il l’a aussi, sans que tu l’aies perdue.

    Imagine qu’un membre d’une espèce perde une idée quand il la transmet à un autre spécimen. Comme un bien physique.

    T’aurais des individus extrêmement riches et d’autres extrêmement pauvres.

    Attends… Ça ressemble à l’attitude de gens qu’on connaît, non ? Une fortune folle, et pas d’idées à partager ?

  • Les extraterrestres nous colonisèrent en un tour de main.

    – Nous nous rebellerons, clamèrent nos dirigeants !
    – Oui, c’est souvent ce que vos civilisations font, quand l’une d’elles veut partager avec les autres.
    – … Partager ?
    – Oui. Nous avons observé votre histoire et quand une civilisation vient partager, la bonne parole par exemple, l’autre se rebelle. Nous ne sommes pas surpris.

    Les colonisateurs d’hier se mordirent les lèvres.

  • Tout l’insupportait. La déliquescence du monde, les orientations sexuelles et les genres auxquels il ne comprenait plus rien, des gays aux aces en passant par les queer.

    Quand il acheva enfin sa machine à remonter le temps, il retourna au fameux avant où tout était mieux.

    Et se souvint que son amour du rock n’avait pas toujours été accepté, pas plus que le divorce ou même le célibat. Les combats aussi avaient progressé.

  • – J’en ai marre, l’officier, il arrête pas de nous dire qu’on est nuls et qu’on sait rien.
    – Hein ? Mais je l’ai jamais entendu dire ça !
    – Arrête, il nous demande toujours de retourner à l’école.
    – Mais qu’est-ce que tu racontes ?
    – Il est toujours là à crier “en formation ! en formation !”

  • Elle refusait d’être située sur l’échiquier politique. Être comparée à quelque pièce que ce soit, dans un jeu où la victoire se mesurait au dernier roi debout, quelque soient les pertes de son camp, la révulsait.

  • – Ce que j’apprécie vraiment, c’est la qualité de ton écoute. Tous les jours tu reviens, on discute, on s’écharpe un peu, mais malgré tout, tu reviens, jamais dégoûté, toujours content.
    – Bah c’est à dire que si je veux manger, y a pas trop d’autres endroits dans les environs, répondit l’aigle à Prométhée.

  • Flamboyance.

    Le mot seul m’éblouissait. Et pourtant il la définissait parfaitement. Non qu’elle s’habillât de façon extravagante ou excentrique – elle avait plutôt le charme des vieilles anglaises.

    Mais comme d’autres, c’était moralement et intellectuellement qu’elle avait ses élégances. Et qu’elles étaient brillantes.

  • Ils laissèrent la planète au bon soin des plus pauvres. Les petits robots à grands yeux n’avaient pas été inventé, pas assez fiables. Il suffisait aux ultrariches de partir. Trouver mieux ailleurs, revenir, peut-être.

    Ils ne revinrent pas. Leur richesse n’étaient pas particulièrement fondée sur leur compréhension du voyage spatial.

    La population qui resta, elle, nettoya la planète, débarrassée de la première cause de son dépérissement.

  • Le médicament proposait de soulager les tourments de son âme.

    Et en effet, après la première prise, plus de souci, plus de tracas. Pas une baguette magique, mais les préoccupations du quotidien, ni plus ni moins. Les problèmes des autres s’éloignaient, devenaient secondaires.

    Médicalement parlant, le comprimé inhibait l’empathie.

  • – Liberté, Équité, Adelphité ? C’est quoi ça ?
    – Une proposition pour actualiser notre devise nationale.
    – Équité, je vois, un traitement adapté à chacun plutôt qu’égal, tout le monde n’ayant pas les mêmes besoins. Admettons. Mais “Adelphité” ?
    – Adelphe, c’est le terme générique pour désigner les frères et les sœurs.
    – Vous allez vous faire accuser de…
    – Progressisme, oui. Sinon, “Solidarité” ?

  • Le métropolitain leva son verre, admirant la douceur écarlate du breuvage à la lueur des étoiles.

    – Du bissap ! J’adore ça ! Ils en proposent dans mon salon de thé, mais les fleurs d’hibiscus voyagent mal, j’ai l’impression. Il n’y a qu’ici que j’en profite vraiment.

    Son hôte opina.

    – Oui. Les fleurs voyagent mal.

    Il découvrit un sourire tout en canines.

  • On crut d’abord à une coïncidence. Un équivalent du hashtag “soutien aux victimes” fleurit comme à chaque catastrophe… et les victimes guérirent en effet, voyant affluer les dons financiers et les démarches internationales.

    Le phénomène se reproduisit, une, deux, trois, à chaque fois.

    Il fallut se rendre à l’évidence. Les réseaux sociaux étaient devenus des générateurs de miracles à la demande. Leurs fondateurs devinrent autant de prophètes malgré eux.

  • – Comment voulez-vous que je fasse ça ? Il faut marcher pour “cheminer”.
    – C’est une question d’échelle. Vous pensez “macro”. Descendez, voyez… je ne veux pas dire “plus petit”… Promenez votre regard, voila, laissez-le errer, même entre ces quelques rayonnages.

    Elle obtempéra, peu convaincue. Et soudain, les lignes prirent une autre dimension. L’infiniment petit des caractères devint l’infiniment vaste de mondes couchés sur le papier.

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    “Jaune devant, marron derrière”. Sous l’humour scato, se cachait un avertissement puisé dans l’argot. Les foies jaunes finissaient marron. Comprendre que les traîtres se retrouveraient fugitifs, et que l’organisation ne les laisseraient pas en paix.

    Rirait bien qui rirait le dernier, en somme.

  • – Nous pourrions travailler comme partenaires.
    – Elle me reprocherait tous ses méfaits, tandis qu’elle t’attribuerait toutes ses inspirations géniales. Qu’est-ce que j’aurais à y gagner ?
    – La célébrité, mon cher.

    Une lueur d’intérêt illumina son regard. Le premier marché avec le diable était conclu.

  • Dormir, rêver peut-être… Non, juste dormir. Rêver s’avérait trop dangereux pour quelqu’un dont l’imagination se concrétisait dans la réalité. Dangereux pour le rêveur, et pour son entourage… Voire sa réalité.

    Dormir, juste dormir.

  • – Ça s’est joué à un cheveu !

    Le souverain lui lança un regard où se mêlait l’agacement et la lassitude.

    Depuis un certain temps, les histoires qui ne tiennent qu’à un fil déplaisaient fortement à Damoclès.

  • — Le collectif est plus important que l’individu, en cela que seul, aucun de nous ne peut survivre. Ensemble, nous avons une chance.
    Et ce n’est pas un refus de notre individualité, au contraire. Nos différences renforceront notre complémentarité.

    — Oui, enfin, tu sais, nous, on veut juste monter un groupe de rock, hein.

  • Et d’une simple impulsion, la force galactique changea un unique paramètre. La position relative de l’axe de rotation de la planète n’était plus “à sa place”. L’angle n’avait pas changé, juste, l’axe ne passait plus au même endroit. Décentré. Comme si on avait ôté une orange de son pic, qu’on l’avait légèrement tournée, et replantée. Le climat serait globalement le même. Régionalement, il allait y avoir quelques chamboulements. L’ancien “Nord” agirait enfin.

  • Au début était le verbe.
    Ce qui ne fonctionne, à notre connaissance, pas vraiment, dans la majorité des langues que nous connaissons : le verbe est soit au milieu de la phrase, soit à la fin.
    Quand une phrase débute par un verbe, c’est souvent par licence poétique, ou dans les formes impératives.

    Compte-tenu de ce qui suivit, on peut supposer qu’au début était donc un ordre.
    Puis vint le chaos.

  • Le service de l’arpentage était chargé de tracer le plan précis du bâtiment.

    Car oui, celui-ci changeait.

    Ce “léger” problème avait d’ailleurs englouti l’intégralité et plus des économies réalisées à installer les bureaux sur le dos d’une torture géante…

  • – Noire est l’aile de la nuit ! Tremblez, mort_
    – Attendez, là. C’est quoi, “l’aile” de la nuit ?
    – Je…
    – Déjà gamin, je croyais que “fermer de l’œil de la nuit” ça voulait dire qu’il fallait l’œil d’une créature mythique pour s’endormir, mais si en plus il y a des ailes…

    Le vampire repartit, dépité. Les incrédules et autres sceptiques avaient le sang fade et aussi pauvre que leur imagination.

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