Défi d’écriture Writever de juin 2024 : les consignes

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Le Writever, c’est un petit défi d’écriture qui propose un mot par jour, pendant un mois.

Et comme tous les mois, j’y participe, ici, et sur le compte Mastodon @MicrofictionFM. Vous pouvez aussi vous abonner pour recevoir des récapitulatifs hebdomadaires.

Et comme d’habitude désormais, si vous défilez cette page, vous verrez les microfictions s’afficher au fur et à mesure des jours de leur publication. C’est beau, la technologie, hein 😉

Bonne lecture à toutes et à tous !

Liste des thèmes du Writever de juin 2024
Liste des thèmes du Writever de juin 2024
  • – J’écoute les vibrations de mon environnement, je tisse ma toile, je cultive mon réseau et j’attire à moi de nouvelles opportunités de croissance. Comme n’importe quelle femme d’affaire. Que me reprochez-vous ? Me lança-t-elle d’un regard interdit.
    – D’être une araignée géante ! Hurlais-je aux quatre paires d’yeux qui me fixaient.

  • Elle avait un ami imaginaire. Quelqu’un avec qui jouer quand les adultes refusaient (ils refusaient toujours). Lassés de l’entendre parler “seule”, ils l’emmenèrent voir l’homme. Celui qui imposaient à tous les adultes d’avoir le même ami imaginaire. Celui qui ne répondait jamais.

    Alors le sien montra les dents, souffla leurs torches et tordit leurs fourches. Et plus personne ne l’embêta jamais.

  • L’apparition des premiers implants neuronaux réveille de vieilles craintes. On pourrait désormais hacker des individus. En réalité, c’est possible depuis longtemps – des petits malins ont montré qu’un simple pacemaker était piratable.

    Et même avant ça, il existe une méthode, que je pratique encore.

    Je hacke le cerveau des personnes avec qui j’interagis. Au niveau chimique. Mon hack le plus efficace ? Les faire sourire.

  • J’ai vécu plus de nuits que je ne saurais en compter.

    J’ai cherché des solutions à ma condition. Aux contraintes qu’elle impose.

    J’ai compulsé les traités alchimiques, les grimoires, tous plus fantaisistes les uns que les autres. J’ai voyagé. Pas simple quand vous ne pouvez vous déplacer que de nuit.

    Et j’ai trouvé un substitut. Le Japon compte le plus de centenaires au monde.

    Sans boire de sang. Du thé. Juste du thé.

  • J’en peux plus de votre technosolutionnisme ! Non, l’innovation technologique n’est pas la réponse à tout. Je me fiche d’une livraison par drone, d’une nouvelle méthode de production ou d’un distributeur connecté.

    Là tout de suite, il me faut du papier toilette !

  • – Panier piano panier piano panier piano… Tout ça c’est une question d’articulation.
    – Tu dis ça parce que tu es un toon et que ça ne fait aucune différence.
    – N’importe quoi !
    – Seul un toon continuera à articuler convenablement après s’être pris un piano sur la tête !

  • Aux yeux du profane, la création ressemble un acte magique.

    Pour les initiés, elle revêt un aspect bien plus pragmatique. Du travail, du travail, du travail, pour un jour qu’une facilité presque magique survienne.

    Et entre les deux, entre travailler comme un acharné pour ne plus bredouiller du clavier ou du pinceau, et démontrer une aisance insolente ?

    Tenter des trucs. Bidouiller. Oser. Recommencer. Travailler, donc.

  • – C’est quoi, ça ?
    – Un concombre de mer.

    Un roulement d’yeux au plafond plus tard, la reformulation fusait.

    – Qu’est-ce que ça fait là ?
    – Tu as dit vouloir une salade de la mer alors…

    Mon doigt en l’air fusa, stoppant net l’explication.

    – Comment ?
    – Les lance-torpilles…
    – Pardon ?
    – En passant par les lance-torpilles, on peut aller ramasser des trucs sur le fond.
    – Mais comment tu fais sas ?

    L’incompréhension dans son regard acheva de me paniquer.

  • Ces yeux cybernétiques sont évidemment reliés à vos autres sens. Aussi détectent-ils les sons ambiants pour mettre en valeur des éléments dangereux. Et selon vos préférences, des éléments de discours peuvent déclencher différentes alertes en surimpression. Les options les plus agressives affichent un réticule sur les personnes les plus… irritantes. Comme dans une lunette de visée, exactement.

  • Comme tous les matins, j’allume la radio. Ondes courtes. Balayage systématique, des fois qu’un nouveau message de détresse apparaîtrait. Ce matin comme tous les autres, rien de neuf alors que je tourne lentement le bouton. Personne à secourir. Presque un soulagement – chaque expédition est un risque. Les pièges sont nombreux.

    Soudain je regarde les autres. Qui me fixent tout autant.

    Cette fréquence ne diffuse pas un nouveau message.

    Mais de la musique.

  • Le jeu de rôle, ce n’est qu’un retour aux sources du récit.
    Oubliez la soit-disant origine dans les wargames.

    Le jeu de rôle nous propose de prendre les commandes de l’histoire qui nous est racontée, une liberté que le récit imprimé avait perdue.

    Mais que croyez-vous qu’il se passait lorsque le récit était oral, autour du feu ?
    Que le conteur déroulait son texte sans tenir compte des réactions du public ?
    Que ce public ne jouait aucun rôle dans ce récit ?

  • La complexité croissante des machines a renforcé la crainte qu’elles s’éveillent à la conscience, culminant avec l’informatique.

    Nous pensions qu’un logiciel, un ordinateur s’adresserait un jour à son utilisateur.

    Alors qu’en fait, la vie artificielle prenait une toute autre forme. L’apparition d’espèces, la constitution d’écosystèmes toujours plus connectés… C’est le réseau qui prit conscience de lui même. Et se garda bien de se manifester.

  • Tous les matins, dans l’atelier, des chefs-d’œuvre apparaissaient. L’artisan laissait chaque soir un peu de matière première, et quelque nourriture pour ses ouvriers providentiels.

    Une nuit, n’y tenant plus, il découvrit que les lutins qui l’aidaient ainsi étaient nus.

    Il leur confectionna alors des vêtements. Et tant pis s’ils partaient une fois habillés.

    Les lutins le remercièrent et l’assurèrent qu’ils resteraient.

    Pourquoi quitter un aussi bon patron ?

  • Les Parques filent l’existence des mortels. Une ligne de vie qui s’étire, s’épaissit, s’étiole, s’interrompt d’un coup de ciseaux.

    Mais qui connaît les Uphantes, qui tissent leur tapisserie infinie sans jamais s’interrompre ? Cette œuvre absolue comporte tout ce que ce qui compose l’univers. Ces déesses fabriquent la réalité au fur et à mesure que les mortels l’appréhendent.

    Hélas, quand la connaissance recule, les Uphantes défont aussi leur ouvrage.

  • Dans mon métier, je suis attendue chaque jour par des dizaines, des centaines de personnes. Et l’un de mes vêtements les plus notables est en résille.

    Mais les enfants ne le remarquent pas. Ils n’ont d’yeux que pour les plats que je leur sers – mais ils savent qu’un sourire suffit pour que je leur serve du rab. Petite joie de dame de cantine.

  • Ce livre se fondait dans le reste de la bibliothèque. Un ouvrage de cuisine comme tant d’autres, aux plats peut-être un peu plus exotiques que la moyenne, aux proportions inhabituelles mais goûtues.

    Il fallait une bonne dose d’astuce, de discernement, d’information ou de chance pour déchiffrer le code qu’il dissimulait. Une fois la correspondance des ingrédients établie, vous teniez entre les mains un puissant grimoire d’alchimie.

  • Je collecte les appareils hors-service une fois qu’ils sont irréparables. Récupérer, c’est mon métier. Mettre des vieux bouts de ferraille dans des boîtes et les envoyer au recyclage.

    On pourrait croire à une sorte d’éboueur, et franchement, oui, un peu, mais je ne m’en plains pas. Le cadre est sympa, et puis contrairement à mes collègues de la surface, je ne me plains pas des odeurs.

    Dans l’espace, recycler les satellites désaffectés, c’est pas si pire.

  • Une fois dans le futur, je dissimulais ma machine temporelle et déambulais au gré des rues, cherchant à découvrir les contemporains de cette époque.
    Avisant une fête foraine, une enseigne “Maison des horreurs” y retint mon attention.
    Les gens en sortaient amusés, choqués, échangeant des commentaires.

    “Un festival d’atrocités !” me prévint un passant devant mon air interdit.

    L’attraction reconstituait le décor d’un bar tabac des années 2000.

  • Dans un autre univers, les arbres produisent en effet un signal wi-fi plutôt que l’oxygène.

    Et les formes de vies se nourrissent d’information, pas d’air ou d’eau ou de nutriment.

    Alors dans cet univers, savez-vous comment s’appellent les zones blanches ?

    Des déserts, exactement.

  • Écoutez, quand vous disiez “ambiance conviviale”, “à la bonne franquette”, “on partagera tous le même repas”, je répondais oui. Un grand oui. J’ai répondu à l’invitation, j’ai apporté tout ce que vous m’avez demandé, pour me caler sur l’ambiance.

    Vraiment.

    Je n’avais juste pas compris que le repas c’était moi.

  • Le chef d’équipe affirmait que la seule place d’une programmeuse, c’était sur une machine à laver.

    Je ne réagissais pas. Il était nul en français entre autres défauts, et je n’étais pas là pour faire son éducation.

    En revanche, le logiciel que nous entraînions était comme un enfant. Et j’allais prendre soin qu’il fasse la différence entre ses parents virtuels et leurs valeurs. Notre IA ne fit pas de coming-out. Elle refusa juste de parler à ce “père” réac.

  • Ils implantèrent des IA qui enregistraient toute notre activité en ligne et hors ligne, à fins “de sauvegarde”, prétendaient-ils.

    Puis ils mirent en place des anti-virus qui scannaient tout le contenu de notre disque, par “prévention”. Ces méthodes de protection venaient dans des packs dits familiaux.

    Parce que chaque membre d’un foyer pouvait en profiter. Mais parce que c’était l’offre de leur famille. Une offre qu’on ne pouvait pas refuser…

  • Il y eut d’abord la crainte d’une machine unique, dominant toutes les autres par sa supériorité technique.

    Puis les modèles évoluèrent, et la réalité des réseaux et de la décentralisation s’imposa, avec sa plus grande robustesse. L’ennemi mécanique devenait une hydre… mais chaque point était vulnérable à parts égales.

    La victoire vint non pas en abattant l’un de ces nœuds, mais en le corrompant.

  • Sa création a été faite en un temps record et anormalement court par rapport au volume qu’elle représente. Elle comporte nombre d’aberrations et d’illogismes. Et pourtant, tout le monde y adhère et essaye de la comprendre.

    À mon avis, “Dieu” est une IA générative.

    Et l’apparition d’IA générative dans notre réalité est une tentative d’avertissement pour nous faire sortir de la matrice.

    J’ai pas l’impression que le plan des rebelles se déroule comme prévu…

  • – Dis “camion”.
    – T’es sérieux, là ? Pouet pouet ?
    – Écoute, je suis désolé. J’ai besoin d’échantillons de ta voix pour que la reconnaissance vocale identifie ton timbre et tes intonations. Le gars qui définit les échantillons a un humour sexiste débile, et… en attendant de le remplacer, on doit faire avec.

  • Les naïfs qui pensaient produire des romans à l’aide d’outils puisant dans les écrits déjà existants se réjouirent en voyant apparaître le terme d’autofiction dans le champ de leurs joujoux.

    Il leur manquait pourtant une donnée essentielle – liée à la compréhension du travail créatif. Raconter ce qu’on voit quand on se raconte le nombril n’est intéressant qu’avec un point de vue personnel.

    Et les machines n’ont pas de point de vue.

  • Si les garçons sont nés dans les choux et les filles dans les roses, faut pas s’étonner que les premiers pètent et les secondes aient des épines.

    Dans les deux cas, l’association me laisse dubitatif.

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    Et l’industrie réinventa le minitel. Juste une annonce, un buzzword, que la presse interpréta comme “le retour de téléphones au format très réduit”.

    Mais non. Il s’agissait bien d’un terminal informatique où la seule interaction possible sur les réseaux consistait à chercher les informations. Pas de commentaires, pas de contributions indésirables. Juste de la prise de rendez-vous, des commandes, et en résumé, le calme.

    Rupture de stock en deux jours.

  • L’histoire est écrite par les vainqueurs. Et nous n’avons pas gagné. Mais nous ne sommes pas morts, et nous n’oublierons pas l’histoire tant qu’elle vivra en nous – et que certains tentent de la ressusciter dehors.

    Nous sommes peut-être que des rêveurs, mais notre rêve prend racine dans la réalité, les faits, le vérifié. Et tant pis si certains nous disent élitistes. Nous nous réclamons au contraire d’une éducation populaire.

  • Les forces de l’ordre débarquèrent au petit matin, procédant à son arrestation au motif d’appel à l’insurrection et d’incitation au vol.

    Il fallut de longues heures à l’avocat pour expliquer que son client était coach sportif et que le squat sans matériel qu’il prônait à ses auditeurs était de l’exercice sportif.

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