S’il n’apparaît pas aujourd’hui central, le volet audiovisuel du rapport Balladur sur les institutions pose question. Sa proposition de substituer au Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) un “Conseil du pluralisme”, qui regrouperait, outre le gendarme de l’audiovisuel, la Commission des sondages et la Commission nationale de contrôle de la campagne présidentielle, dénote en effet une volonté de limiter les pouvoirs de l’instance de régulation.
Pourquoi ? Le rapport ne retient apparemment que la mission du CSA touchant au pluralisme, principalement la veille à l’égalité des temps de parole des partis politiques à la télévision et à la radio au cours d’une élection.
Sauf que le rôle du CSA s’étend bien au-delà de cette simple activité comptable. C’est lui, en effet, qui attribue les fréquences hertziennes dans l’audiovisuel, signe les conventions des chaînes, contrôle les quotas de diffusion des oeuvres, veille à la protection de l’enfance, donne son avis sur les règles applicables à la publicité… Et prononce des sanctions le cas échéant. Bref, il régule tout un secteur économique. Certains voient donc dans ce rapport une intention de réappropriation politique de l’autorité du CSA.
Ah oui, au fait : le CSA nomme aussi les présidents du service public. Quand on sait que Patrick de Carolis n’est pas franchement en odeur de sainteté à l’Élysée…
R.S. (je n’en sais pas plus sur l’identité de ce journaliste de Télérama)