Littérature courte, Microfictions et Histoires minute

1 min read

Amateurs d’écriture avec contrainte, férus d’histoires minute, fans de l’Oulipo – ici plutôt “Oulicou”, Ouvroir de Littérature Courte, bienvenue ! Vous trouverez ici j’espère votre bonheur, sinon une escapade bienvenue.

Je publie en effet sur cette page une microfiction quotidienne en 500 caractères. Écrites et publiées simultanément (ou à peu près) sur mon compte Mastodon @Microfiction@mastodon.social, ces histoires courtes suivent le plus souvent les consignes du #Writever. Ce défi d’écriture propose un mot par jour, pour composer une histoire en un tweet, et ce chaque jour. Vous pourrez lire ici ces courts fragments de littérature sans même avoir besoin de vous inscrire sur la gazouillante plateforme.

Et pour encore plus commodité, vous pouvez vous abonner pour recevoir chaque dimanche par mail toutes les histoires publiées dans la semaine !

Un cahier dont les pages sont remplies d'histoires courtes et de microfictions manuscrites
  • 28 avril 2024 : Créneau

    1 min read

    Que dit un voyageur du temps quand il peine à garer sa machine au moyen-âge ?

    “Je suis très mauvais pour les créneaux.”

  • 27 avril 2024 : Remonter

    1 min read

    Tu ne saisis pas bien l’enjeu. Enfin, si, mais pas les dangers. Remonter le temps, c’est comme poser un œuf là-haut dans la montagne en remontant le cours du temps, pour espérer qu’il éclose dans le passé et qu’il produise ses effets dans le présent.

    Le problème, c’est pas de remonter cette rivière. Ça demande des efforts, mais le souci, c’est vraiment pas l’énergie que ça demande. C’est l’ours qui t’attend pour te bouffer alors que tu remontes.

  • 26 avril 2024 : Durable

    1 min read

    Imaginez un produit tellement simple et efficace, que n’importe qui pourrait – et voudrait – l’utiliser – tant sa proposition serait séduisante. Durable, inusable, inépuisable.

    Pour en tirer profit, il faudrait soit le développer, et inciter tout le monde à l’explorer dans ses moindres nuances. Soit masquer son formidable potentiel, et garder pour soi tous les trucs et astuces qui le rendent si riche.

    Ce produit existe. Son nom ? “Le langage”.

  • 25 avril 2024 : Hier

    1 min read

    – Je ne suis pas très satisfait de ma journée d’hier. Oh, je ne dis pas, il y a quelques moments agréables, mais très quotidiens, je les revivrai sans difficulté. Par contre, j’aurais vraiment pu mieux faire.

    L’employé écoutait patiemment.

    – Donc je me demandais…
    – Vous souhaiteriez échanger deux demain pour cet hier ? Vous êtes bien sûr ? Cette journée n’avait pas l’air exceptionnelle.
    – J’aimerais justement qu’elle le devienne !

  • 24 avril 2024 : Perpétuelle

    1 min read

    – C’est une machine perpétuelle.
    – Comment ça ? Un mouvement ininterrompu est physiquement impossible.
    – Pas si c’est une machine à voyager dans le temps.
    – Allons, c’est une autre impossibilité. Déplacer un objet dans le temps non seulement demanderait une quantité d’énergie incommensurable, mais l’énergie générée par le paradoxe du déplacement… oh. Oh.

    Je souriais. Il avait compris.

    – Tu as trouvé comment alimenter la machine avec l’énergie du paradoxe ?

  • 23 avril 2024 : Seconde

    1 min read

    À la seconde où il entra dans la location, il le regretta. L’endroit était vivant – la propriétaire avait décoré l’endroit avec goût et talent, tout impeccablement rangé. Et pourtant, chaque trace de sa vie à elle était présente. Elle avait prévenu qu’elle vivait ici et laissait ses affaires personnelles – à l’exception d’un placard et d’une pièce fermés.

    Cela n’empêchait pas l’âme du lieu de hurler son histoire. Et cette histoire lui faisait mal.

  • 22 avril 2024 : Impatiente

    1 min read

    Dans quelques minutes, les portes allaient s’ouvrir. Elle n’en pouvait plus d’attendre. À vrai dire, elle ne vivait que pour ces moments, où elle était sur le devant de la scène. Tous ces regards braqués sur elle, dans l’attente impatiente du grand moment, leurs sourires qui illumineraient peu à peu leur visage. Et quand elle annoncerait la fin, leur soulagement, grâce à elle.

    L’horloge murale du bureau était une diva méconnue.

  • 21 avril 2024 : Souvenir

    Elle préparait sa vie avec une seule envie. Qu’elle soit la plus mémorable possible. Pas pour les autres, et pas au sens glorieux où on l’entend trop souvent. Juste, que ces sorties, ces voyages, ces lectures, construisent autant que possible de doux souvenirs dans lesquels elle aimerait se replonger, plus tard.

  • 20 avril 2024 : Sidéré

    – Il m’a touchée, et le temps s’est arrêté. Je ne pouvais plus bouger.

    – Tombée sous le charme ?

    – Non. Sidérée.

  • 19 avril 2024 : Cueillir

    “Hâte-toi de cueillir les fleurs du temps, où elles faneront.”

    J’ai longtemps cru à une faute d’orthographe. Faute de retranscription, ou d’inattention, logiciel de “correction” stupide, les pistes ne manquaient pas. Jusqu’à ce que je comprenne. Ce n’était pas une erreur, mais une indication. Je me serais attendu (ah ah) à un “quand”, mais il me fallait désormais trouver un lieu.

    Et voila comment j’ai atterri dans cette cage d’escalier de cité.