Littérature courte, Microfictions et Histoires minute

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Amateurs d’écriture avec contrainte, férus d’histoires minute, fans de l’Oulipo – ici plutôt “Oulicou”, Ouvroir de Littérature Courte, bienvenue ! Vous trouverez ici j’espère votre bonheur, sinon une escapade bienvenue.

Je publie en effet sur cette page une microfiction quotidienne en 500 caractères. Écrites et publiées simultanément (ou à peu près) sur mon compte Mastodon @Microfiction@mastodon.social, ces histoires courtes suivent le plus souvent les consignes du #Writever. Ce défi d’écriture propose un mot par jour, pour composer une histoire en un tweet, et ce chaque jour. Vous pourrez lire ici ces courts fragments de littérature sans même avoir besoin de vous inscrire sur la gazouillante plateforme.

Et pour encore plus commodité, vous pouvez vous abonner pour recevoir chaque dimanche par mail toutes les histoires publiées dans la semaine !

Un cahier dont les pages sont remplies d'histoires courtes et de microfictions manuscrites
  • 29 janvier 2024 : Magique

    – C’est magique !
    – Non, juste d’une technologie très…
    – Vraiment ? Cette vieille tarte à la crème ? Vous ne pouvez pas me laisser m’émerveiller tout simplement ?
    – … Si. Bien sûr.

    Et la magie se poursuivit, jusqu’à ce que les réactions chimiques et les transmissions électriques arrivent au terme fixé par la programmation pré-établie.

  • 28 janvier 2024 : Amitié

    Patiemment, j’ai conquis son amitié. Apprenant à connaître son histoire, son parcours, lui partageant mon expérience pour nous transformer et devenir autres. Espérant nous améliorer mutuellement.

    Au final, ce fut une perte de temps. L’ennemi ne se change pas “de l’intérieur”. Les autres de ma cellule avaient raison. La tyrannie ne se raisonne pas, elle se combat. Alors par amitié, je lui offris une mort propre et rapide.

  • 27 janvier 2024 : Anthologie

    Je me réveille, sans comprendre où je suis. Des parois de verre troublent ma vue. Le caisson ne tarde pas à s’ouvrir – et d’autres, au côté du mien. Je découvre d’autres personnes aussi désorientées que moi. Des visages connus. Pas des proches. Des célébrités. De celles que j’apprécie pour leurs qualités humaines. Et des anonymes. Que faisons-nous là, dans ce… vaisseau ? Enlevés par des extra-terrestres ?

    Je lève les yeux. Un panneau affiche “Humanité : une anthologie”.

  • 26 janvier 2024 : Pause

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    Elle contemplait l’appareil d’une banalité trompeuse. Une télécommande – un objet qui perdait de son utilité à l’époque de la VOD et des bouquets de streaming. Peut-être qu’en se raréfiant, certains exemplaires acquéraient des pouvoirs magiques.

    Le petit rectangle de plastique effilé pouvait mettre le monde en pause, le rembobiner, voire le changer radicalement (il suffisait de changer de chaîne). Une seule touche demeurait inexplorée. Oserait-elle appuyer sur Arrêt ?

  • 25 janvier 2024 : Tranche de vie

    Le narrateur vous proposait un récit selon votre convenance. Il vous offrait même de parcourir un catalogue et de sélectionner parmi un large éventail ce que vous vouliez adopter comme nouvelle existence. Un véritable tour de magie. Et simple avec ça. Pour tout dire, se rendre chez le biographe n’était pas plus compliqué que de se rendre chez son boucher. Au lieu d’acheter du jambon, vous acquériez une tranche de vie.

  • 24 janvier 2024 : Rendu

    Le souci des AI génératives d’image, c’est que le vieux dicton est totalement dévoyé. Ici, c’est dix empruntés pour un rendu…

  • 23 janvier 2024 : Génération

    – Je ne comprends pas pourquoi vous vous intéressez à cette question de biologie, vous qui êtes sociologue. D’autant qu’elle a déjà été tranchée sans aucune contestation possible.

    – Parce que vous la voyez de l’œil du biologiste. Mais la question de mon de point de vue. Elle est même presque philosophique. Pouvons-nous détacher de l’influence de nos aînés ? Une tranche d’âge peut-elle véritablement être une génération spontanée ?

  • 22 janvier 2024 : Couverture

    Quand le légiste souleva la couverture, elle chercha sur le corps étendu ces petites traces intimes qu’elle seule connaissait, qu’ils s’étaient dévoilées entre amants. Avec soulagement, elle n’en trouva aucune sur le cadavre. Mais en distingua une sur la main qui replaçait le drap.

    Le médecin lui adressa un clin d’œil. Apparemment, les voleurs de corps emportaient avec eux leurs petites imperfections.

  • 19 janvier 2024 : Encrage

    Elle avait de la conversation, beaucoup d’humour et savait aussi écouter sans rien dire quand il le fallait.

    Le seul inconvénient, c’était qu’elle s’effaçait, tous les dix ans environ. Il fallait alors souligner l’encrage de ses traits, sans quoi ce tatouage vivant s’estompait définitivement, emportant sa personnalité avec la magie qui l’animait.

  • 18 janvier 2024 : Public

    Le chasseur et sa proie se faisaient enfin face. Dissimulée dans les ombres, celle qui était devenue l’ennemie publique numéro 1, souriait à toutes dents. De temps en temps, un voile passait devant ses yeux, une lueur peinée qui lui troublait le regard.

    Des 7 péchés capitaux, l’Orgueil avait commis beaucoup de tort.

    Pourtant, aujourd’hui, la Honte le talonnait, désertant ceux qui auraient dû en ressentir et harcelant des innocents qui n’osaient plus rien.