La marche vers le progrès

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L’article du Monde est concis, et se passe presque de commentaires… On notera juste les 2 phrases que j’ai mis en gras.

Au dixième anniversaire du vote par l’Assemblée nationale de la première loi Aubry fixant la durée légale du travail effectif à 35 heures par semaine, Patrick Devedjian, secrétaire général de l’UMP, a déclaré, lundi 19 mai, “demander avec force le démantèlement définitif” des 35 heures. Il a souhaité que la durée du travail “soit contractuelle”  et négociée entreprise par entreprise, notamment “par rapport aux heures supplémentaires”.  

A la question : “Est-ce la fin de la durée légale du travail ?“, Patrick Devedjian a répondu : “Oui (…)ça cessera d’être un système national“. Le secrétaire général de l’UMP a cependant estimé qu’il”fallait que la représentativité syndicale soit améliorée” pour permettre aux représentants des salariés de négocier dans un “rapport de force” plus équitable.

“SORTIR DU CARCAN”

Les déclarations du secrétaire général de l’UMP marquent une volonté du parti majoritaire de prendre date dans un débat qui traverse également le gouvernement et la majorité. “Je souhaite que ceux qui seraient tentés de s’opposer à cette évolution (la fin des 35 heures) sachent que l’UMP est déterminée sur ce terrain”, a déclaré Patrick Devedjian.

Le 6 mai, le premier ministre François Fillon avait déclaré que l’objectif de “la libération du travail”engagée par son gouvernement était “de sortir définitivement” la France “du carcan des 35 heures”.

Vous aurez compris à travers les deux phrases mises en gras que ce cher Patrick Devedjian ne souhaite pas la fin des 35 heures, laquelle ne constitue qu’un écran de fumée, mais la fin de la durée légale du travail.

Ce qui veut dire que si désormais une entreprise ne souhaitait plus embaucher que des gens à 45h, ben elle pourrait le faire avec le système souhaité par M. Devedjian. Evidemment, vous seriez libres de refuser cette clause du contrat. Mais vous risqueriez par là-même de perdre cette offre d’emploi. Voire votre emploi tout court s’il s’agit d’un avenant à votre contrat.

Et bien sûr, qui dit refus d’emploi, dit durcissement des possibilités d’offres auxquelles vous pouvez répondre, selon les critères de l’ANPE.

Vous aurez donc le choix entre un emploi près de chez vous, bien payé, mais à 45h par semaine (donc finalement pas si bien payé que ça), et un emploi loin de chez vous, mal payé, mais à 25h par semaine.

Vous pourrez évidemment compter sur le soutien de la représentativité syndicale renforcée elle aussi souhaitée par M. Devedjian. Tellement renforcée qu’elle s’étendrait aux postulants auprès de l’entreprise, une première mondiale, à n’en pas croire !!!

Ne nous leurrons pas. Cette bombe est tellement énorme qu’elle a beau être démentie, elle est révélatrice d’une tendance forte : augmenter la durée du temps de travail. Les compensations en heures supplémentaires sont minimes. Pour 1350 euros de salaire de base, 4 heures supplémentaires rapportent… 50 euros.

On vit une époque formidable.

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