Choke, c’est avant tout un livre de Chuck Palahniuk, le mec qui a écrit Fight Club, et qui a, accessoirement, pris la grosse tête (cf son site, qui s’appelle tout simple “The Cult”, et où défilent sur les bannières des citations de… Chuck Palahniuk).
Fight Club était un petit bijou, aussi bien le livre que le film, même si on peut reprocher le côté “facile” et efficace de l’écriture du gars (encore qu’écrire avec ce flot demande une sacré plume).
Choke est de la même trempe : c’est – accrochez-vous – l’histoire d’un obsédé sexuel (au sens premier du terme : un sexhoolic, quelqu’un qui baise tout le temps et ne pense qu’à ça, mais uniquement avec des personnes consentantes), qui pour gagner sa vie, simule des étouffements alimentaires dans des restaurants (d’où le titre : choke veut dire “s’étouffer”). En fait, il ne les simule pas : il s’étouffe vraiment, et il espère à chaque fois qu’un bon samaritain vienne le secourir. Par ailleurs, il travaille comme “artiste interprète historique” dans un village reconstituant la vie des colons britanniques aux Etats-Unis (avec le pilori), et pense que sa mère l’a conçu toute seule. Ce qui l’amène à penser qu’il est le Christ, ou son double maléfique luxurieux.
Voilà la trame de fond.
Ce livre foutraque est jubilatoire à lire. Je le pensais inadaptable au cinéma, ne serait-ce que par tous les épisodes de cul super-crus auxquels s’adonnent les personnages, mais qui ne sont véritablement qu’un prétexte à explorer un milieu de déjantés (comme les groupes de parole pou cancéreux dans Fight Club).
Je me trompais : la Fox (le très conservateur studio de la FOX, bon sang !) qui avait déjà commis Fight Club, vient de s’y coller. Le personnage principal est joué par l’excellent Sam Rockwell (qu’on a vu dans Confessions of a dangerous mind ou L’assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford…).
Youpi. Juste : Youpi.