Bienvenue à Zombieland

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Eh oui, encore un film de zombies. Mais pas que.

Petit rappel des faits : en ce moment, je me passe tous les films de zombies un peu récent qui existent. Comme je suis pas mal par monts et par vaux, ça me détend le soir et surtout, ça me documente.

Petit pitch : Colombus, un étudiant un peu geek et pas mal névrosé, tente de survivre dans un monde infesté de zombies suite à une mutation du prion de la vache folle. Il s’est pour cela constitué un petit guide de survie, avec des règles simples, mais efficaces (avoir une bonne condition physique, s’étirer avant de se lancer dans l’action, vérifier le siège arrière, ne pas jouer les héros…). Sa route croise celle de Tallahassee, un type complètement barré dont le seul but dans la vie semble de buter les zombies qui l’empêche de trouver des Twinkies, ses biscuits favoris.


ZombielandAprès avoir vu Shaun of the Dead, qui m’a bien fait rire tellement c’est crétin, Land of the dead, qui m’a un peu déçu par sa surenchère de gore sans explication, voici donc Zombieland, qui joue la carte de la comédie d’horreur. Ne vous arrêtez pas à ces étiquettes : c’est juste un bon film. Si vous êtes un fan du genre, vous serez probablement déçu. Il n’y a sans doute pas autant d’action et de choquotte que dans Land of the Dead, c’est moins absurde que Shaun of the Dead. Mais ça reste un très bon film, pas juste un bon film de zombies, non, un bon film – tout court.

Tout simplement parce qu’il apporte des dimensions que je n’avais jusque là pas vues dans ce genre de films.

Ça commence donc comme un buddy zombie movie, avec des gags très drôles, récurrents sans être lourds (l’apparition toujours renouvellée des règles en surimpression du décor, le côté complètement barré de Tallahassee). La suite est plus douce-amère. Beaucoup de spectateurs ont commenté le film comme jubilatoire, certains allant même jusque dire que c’était là le monde dans lequel tout fan de jeux vidéo aimerait vivre. Euh. Non. Ces spectateurs espéraient voir un film de zombies, et ils sont donc passés, à mon avis, de ce qui fait l’intérêt du film : les personnages.

Comment un lambda comme vous et moi survit à l’Apocalypse ? Et encore, ce terme d’Apocalypse est trop abstrait. La vraie question que pose le film, en utilisant les zombies comme un prétexte (des zombies, réalistes rappelons-le : ce ne sont que des humains enragés, pas des cadavres animés), c’est comment un lambda comme vous et moi survit alors que tous ses repères ont volé en éclats ? Cette interrogation est truffée d’humour, mais d’un humour en forme d’échappatoire au désespoir. Les gags sont d’inspiration réaliste et le sous-texte est clairement dramatique. Un peu comme si Woody Allen écrivait un film de zombie, finalement (d’ailleurs, Colombus, avec ses névroses et son physique d’athlète, fait clairement penser au réalisateur new-yorkais).

La force du film n’est clairement pas dans ses scènes d’actions, très prenantes cependant (l’affrontement final devrait vous accrocher un bon quart d’heure à votre fauteuil). Elle réside intégralement dans cet élégant mélange qui fait habilement naviguer le spectateur en évitant les écueils du mélo larmoyant et de la parodie absolue. Le comique et le tragique se répondent de manière inattendue : j’en veux pour preuve Tallahasse, le personnage de Woody Harrelson, qui a l’air pendant les trois-quarts du film d’un taré dangereux, et dont la folie s’explique dans une séquence d’une simplicité désarmante.

Un film à voir pour tout NON-amateur du genre, donc.

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