NaNoWriMo, c’est (presque) terminé

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Et effectivement, les plus endormis d’entre vous auront quand même remarqué que le mois de Novembre était fini. Fini donc le rythme de folie qu’on est censé s’imposer pour atteindre les 50’000 mots le 30 à minuit. Voyons voir ce que ça donne.

De mon côté, j’avoue, haro sur le baudet, le décompte n’a pas été atteint. Je pointe comme certains pourront s’amuser à aller le voir, à 37’096 mots. Je ne vais pas, pour autant, laisser tomber. Il serait dommage de mettre au rebut pas loin de 125 pages (au format folio) sans avoir achevé d’écrire tous les chapitres et avoir passé un peu de temps à une première ré-écriture : d’où le “presque” du titre.

Que m’a apporté cette aventure ? Une meilleure compréhension du processus d’écriture, de comment j’appréhende cette étrange activité. Pour certains, tout ce que je vais dire relèvera peut-être, sans doute, de l’évidence, allez savoir. Dans mon cas, la connaissance théorique ne se concrétisait pas jusqu’alors : il a fallu un défi de mise en pratique pour que ça rentre.

Je constate tout d’abord que c’est en forgeant qu’on devient forgeron et c’est en sciant que Léonard devint scie. Cette boutade éculée de Pierre Dac pour dire qu’effectivement plus j’ai écrit durant ce mois de Novembre, en me collant à la table avec l’ordinateur, plus j’ai trouvé d’idées à inclure à divers moments, des tournures, des points de vue pour rédiger certaines scènes, bref, plus l’écriture était facile. Et vu le nombre de véritables “séances” durant lesquelles je me suis mis à la table un peu sérieusement, le résultat quantitatif est plus que satisfaisant.

Ce qui me fait dire que cette méthode “je pisse de la ligne, on verra bien” me convient très bien. J’y trouve un bon remède à mon auto-dispersion, d’autant que ça ne m’a finalement pas empêché d’avoir deux trois idées annexes pour d’autres projets. Le truc est sans doute de voir si on peut les intégrer au projet en cours, et si cela s’avère impossible, les noter avec un minimum de détails pour pouvoir les reprendre après. Délesté de cette idée parasite, on peut continuer son chemin. L’immersion continue dans un seul et même univers permet également de considérer tout ce que vous pouvez lire, entendre, voir comme une source d’inspirations directe. Autant d’éléments glanés ici et là, qui mettront de la couleur dans votre action et dans vos personnages. Rien de grave si le premier résultat est un patchwork un peu trop disparate : la ré-écriture viendra homogénéiser tout cela par la suite. Ce qui me fait venir au qualitatif.

Comme je l’ai déjà dit, coucher le récit sur le papier m’a permis d’en avoir une vraie vue d’ensemble : un parcours plus détaillé qu’un simple “ça commence comme ça, au début ya ça, et ça se termine comme ci”. Un peu à l’image d’une carte routière. On n’y voit pas les paysages qu’on va traverser, mais on sait par où on doit passer.

Je trace donc ma route dans la jeep de reconnaissance de la première écriture. Ce qui ne m’interdit pas, bien au contraire, de me rendre compte que ce passage n’est vraiment pas le meilleur ou le plus simple et qu’il faudra sans doute trouver mieux, plus confortable, plus agréable quand j’y reviendrai. Arrivé à destination, fort des impressions acquises en route, je considère le trajet ainsi parcouru. Et je le reprends avec le troupeau de dameuses des ré-écritures pour l’améliorer, le rendre praticable par un autre, le fluidifier. Le principe, ou du moins, le principe que j’ai adopté et qui me convient consiste à ne pas revenir sur mes pas tant que je ne suis pas arrivé une première fois au bout.

Ces retours en arrière visent à atteindre la perfection du premier coup. Illusoire. D’une part parce qu’évidemment, un résultat un tant soit peu satisfaisant demande moult ré-écritures – même si quelques coups de génie peuvent bien tomber de temps à autre. D’autre part parce qu’il est difficile de juger certaines étapes sans connaître l’ensemble. Vous devrez peut-être pratiquer une pause à tel chapitre pour ménager le rythme. Vous devrez peut-être introduire tel élément bien en amont de là où il apparaîtra concrètement dans un souci de cohérence. Autant de choses que vous ne saurez, ou plus exactement, que vous ne sentirez, qu’en avançant dans votre récit, en vous immergeant dedans.

Pour ce qui est de ce projet de roman, vous l’aurez sans doute compris, je suis très content : je connais mieux mes personnages, j’avance à un bon rythme, je vois déjà les points qui ne vont pas – pas encore ceux qui vont poser de vrais problèmes – et j’espère avoir à moyen terme quelque chose de présentable. To be à suivre, donc.

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