Jour 4 de mon défi d’écriture : Le double maléfique. Décrivez-vous en une dizaine de mots très caractéristiques et honnêtes. Décrivez un personnage en prenant l’opposé des dix mots qui vous décrivent. Inventez une histoire dans laquelle ce double “maléfique”, cet inverse de vous est le personnage principal, en mettant une ou deux de ses caractéristiques au cœur du récit.
Dix mots pour me décrire : dissipé, passionné, joueur, rêveur, optimiste, dépensier, impatient, curieux, tolérant, insatisfait.
Et leurs opposés : concentré, blasé, terre-à-terre, pragmatique, pessimiste, économe, patient, indifférent, intolérant, satisfait.
“Walter Lehmann reposa son stylo. Le document qu’il venait de terminer ne souffrait aucune discussion. Son supérieur hiérarchique n’aurait qu’à le signer pour l’envoyer aux quatre coins du pays pour application. Bien sûr la période, difficile, entraînait des décisions tout aussi ardues. Lehmann se réjouissait que sa patrie puisse compter sur lui. Il n’ambitionnait pas de guider des foules ou de briller par son héroïsme. Lui-même se considérait plutôt avec modestie comme la cheville ouvrière de la grande usine qu’était devenu le pays. Et si en temps de guerre, chacun faisait à sa manière partie de l’armée, il figurait sans le moindre dans doute dans le génie. Walter creusait des trous et plantait des poteaux, depuis son bureau. A coups de dispositions légales, qu’il élaborait pour sa hiérarchie, il établissait les fondations du renouveau qui permettrait de gagner la guerre. Il ne comprenait pas bien pourquoi celle-ci avait éclatée : après tout, les autorités faisaient ce qui était juste. Qu’avaient en tête les dirigeants étrangers de se mêler de ce qui ne les regardaient pas ? Il haussa les épaules. Une dernière relecture pour vérifier l’absence de fautes – un document de cette importance ne pouvait pas souffrir de coquille. Puis, un peu plus tranquille sur la qualité de sa rédaction, Walter Lehmann contourna sa table de travail et sortit de son bureau pour aller toquer à la porte de son chef. Une voix à l’intérieur l’invita à entrer.
— Oui, Lehmann ?
— Bonjour, Herr Eichmann. Voici le rapport que vous m’avez demandé.
— Le plan Madagascar ? Ah, mon ami, hélas, ce n’est plus d’actualité… Asseyez-vous que je vous explique…”
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