A la manière de Tim Burton et de ses contes cruels, je m’essaye à cet exercice de narration très codifié… il était une fois…
Il était une fois un ver à soie, dans le palais de l’Empereur de Chine. Ce ver était unique. Tous les autres animaux du palais et de ses jardins n’avaient d’yeux que pour lui. Chaque jour, ils venaient le flatter et le féliciter sur la qualité de son travail.
— Quel ouvrage incroyablement fin ! Quel toucher exquis ! En vérité, nul n’a jamais vu de fil aussi somptueux depuis des générations !
Et le ver à soie, bombé de gloire, dévidait son fil sans se lasser des flatteries que tous lui servaient. Il habillait l’Empereur, ses concubines et l’héritier du Trône. Les louanges ne tarissaient pas.
— La cour murmure que les étrangers de l’autre bout du monde se précipitent chez l’Empereur pour découvrir les merveilles que vous produisez. Votre talent rayonne plus loin encore que les frontières de l’Empire !
Cependant, l’été et ses chaleurs approchaient, et le fier ver à soie se rafraichissait aux compliments de son entourage. Il tissait, tissait, tissait tant et plus que lorsque les feuilles du mûrier qui l’abritait commencèrent à tomber, il était toujours comme tous ces cousins vers : nu. A la Cour, les douces soieries cédèrent progressivement la place à des tissus plus épais, pour prévenir du froid. La finesse n’avait plus les faveurs et le petit ver, bien fatigué, n’avait plus d’énergie pour se fabriquer un nid douillet.
Une voix dans l’obscurité des branches résonna.
— Votre fil est doux, votre fil est fin, mais votre fil est froid. Venez chez moi, je vous abriterai.
Le petit ver se traîna sur l’écorce et y découvrit une étoile scintillante au soleil couchant. Elle pulsait avec douceur au souffle du vent et le petit ver s’en approcha. La voix reprit :
— Venez, venez chez moi.
Emerveillé par cet astre suspendu entre ciel et terre, le petit ver s’y engagea… et se figea sur place. L’étoile était constituée d’une matière collante qui l’empêchait d’avancer. Soeur araignée sortit alors de son couvert. Elle contempla le visiteur de ses huit yeux et reprit :
—Toute l’année vous avez tissé pour d’autres, sans en récolter les bénéfices. J’ai suivi votre exemple et j’ai tissé pour vous, avec patience. J’espère vous avoir à diner.
Quelle horreur !
Version gore de La cigale et le fourmi.
Demain sera plus joyeux ?
Bien vu. Cruel et noir… Réussi. Mais à quand une histoire gaie dont la lecture me ferait plier de rire?
Ah lala, c’est bien plus difficile de faire une histoire gaie, en tout cas, drôle, c’est très dur ! C’est bien connu, c’est une étrange entreprise que de faire rire les honnêtes gens…
Mais je suis persuadé que tu en aurais le TALENT.
Rha la pression sous couvert de flatterie ! 😀
PTT
Et ne lâche pas ton camembert!
J’aime beaucoup !
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