Tâchons de reprendre un peu de régularité malgré les vacances, avec quelques découvertes : lectures, écoutes, furetage et autres idées partagées !
Littératures
La passe-miroir 4 : La Tempête des échos
Le tome conclusif de cette tétralogie qui a tant fait parler d’elle ! Christelle Dabos nous révèle enfin les secrets de son univers si particulier, dont la construction m’avait bluffé dans le tome 1 (Les fiancés de l’hiver).
Note : quand j’ai annoncé au détour d’un #vendredilecture sur les réseaux que j’approchais la fin de cette histoire, j’ai été surpris du nombre de messages m’incitant à m’exprimer sur le tome 4… qui est, de l’avis général, très clivant.
Et… Franchement, non. J’ai dû aller lire les commentaires négatifs pour comprendre le problème, et j’ai un peu roulé des yeux au ciel. Le tome 4 se déroule dans une atmosphère apocalyptique et apporte les réponses aux grandes énigmes de ce monde de fantasy. Je comprends que des lecteurices aient pu être induits en erreur par le titre du premier tome (Les fiancés de l’hiver donc), mais il était clair que la romance n’était qu’un thème secondaire de l’intrigue principale, qui tourne très ostensiblement, et dès le tome 2, autour des Livres des esprits de famille, du maintien de la paix à tout prix et de la formation du monde tel qu’il est au moment du récit. Donc, oui, cette Tempête des échos porte bien son nom : chaotique, dense, trompeuse, conçue pour égarer ceux qui s’y perdent. Une ambiance apocalyptique, donc. J’ai cru à plusieurs reprises avoir deviné la conclusion et pas du tout – et tant mieux. Alors oui, certaines ficelles narratives (la personnage principale qui se jette depuis trois tomes dans la gueule du loup avancer, la conclusion de la romance) sont justement des ficelles, mais on a connu pire. Et qui râle sur la fameuse romance « inexplicable » n’a jamais connu de véritable introverti en mal de reconnaissance. Bref, les avis négatifs m’ont paru bien peu justifiés, ou issu de personnes qui s’étaient trompées de bouquin (c’est de la fantasy jeunesse, pas de la romance).
Impression positive pour ma part.
Lectures ludiques
Draconis : Le Cœur de la vallée
Ce livre dont vous êtes le héros sert d’initiation au jeu de rôle, et d’introduction à la grosse campagne (cinq scénario tout de même) L’appel de l’aventure, pour Draconis, le jeu de rôle de Chane et du Studio Agate.
Je n’ai pas du tout bossé sur ce projet et j’étais curieux de voir comment fonctionnait cette boîte d’initiation deluxe. Commençons donc par le commencement avec ce Cœur de la vallée, qui nous met dans la peau de la cheffe d’un village qui part enquêter sur un phénomène mystérieux qui touche la communauté dont elle a la charge.
Ça démarre très vite très fort, et on pourra reprocher une immersion en mode “plouf”, jetés dans le bain. Je suppose que ça fonctionne si l’on en a envie, j’ignore si ça marche totalement avec des personnes plus hésitantes sur le JdR en général. Après, tel que je l’ai comprise, cette boîte d’initiation visait à conquérir de nouveaux rôlistes auprès d’une autre audience spécifique : les fans de l’illustratrice Chane, qui connaissent donc bien son univers. Cette réserve à part, Le Cœur de la vallée fonctionne : chaque rebondissement constitue autant de petits cailloux blancs que nous semons. Qui va les trouver ? Et bien les personnages qui à leur tour, vont enquêter sur le départ de leur cheffe – ce sera là le premier scénario de la campagne. Ce mode de fonctionnement présente deux intérêts : bien montrer le côté “monde malléable” du jeu de rôle et exposer les mécanismes de construction d’un scénario de jeu de rôle. Dans ce “monde malléable”, les individus laissent une trace (celle choisie par le scénariste), qui pourra être suivie par les joueurs. Le Cœur de la vallée n’est pas une méthode de création de scénario ou un outil d’idéation à proprement parler, mais une sorte de tutoriel qui accompagne les apprentis MJ. C’est assez malin et encourageant. J’espère pouvoir faire jouer la campagne cet été, à suivre donc !
Pub !
En mal de scénario pour votre prochaine session de jeu de rôle ? Ça tombe bien, j’en ai écrit plein, que vous trouverez dans ma boutique.
Et vous pouvez même composer votre lot de 4 scénarios pour bénéficier des frais de port offerts !
Mélodies
Encore beaucoup de titres et d’albums qui me passent entre les oreilles en ce moment. Vous avez été foule (au moins 😉 ) à me recommander à votre tour des galettes à écouter : patience, étant par monts et par vaux, j’ai peu d’occasion pour récupérer vos conseils, mais je note tout ça dans un coin.
Claire Diterzi
Claire Diterzi est tout ce que je retiens d’un spectacle de Philippe Decouflé au début des années 2000. Le spectacle était bien, mais la chanteuse qui s’accompagnait à la guitare électrique sur scène, elle, était époustouflante.
Alors nous nous sommes précipités sur son premier album, Boucle, puis son second, Tableau de Chasse (bon en vrai elle avait sorti un précédent album, Dit Terzi, avec le groupe du même nom… et il est pas top top).
Je l’ai un peu perdue de vue malgré ses incursions au théâtre (encore) avec Rosa la rouge et Billy the Kid (je vous balance tout ça dans le désordre et Wikipedia vous expliquera ça mieux que moi), avant de la retrouver il y a quelques mois avec 69 battements par minute, sorti déjà en 2015.
Et quelle claque, cet album ! Il y a dedans tout ce que j’aime de cette artiste : l’inventivité, une guitare-voix qui se suffit à elle-même, des rythmes punchys, d’autres plus mélancoliques, des textes qui mélangent patate et spleen, et de la folie (pauvres poneys). Là encore, cette écoute me donne envie d’aller fouiller les rayons à la recherche de ce que je n’ai pas encore écouté de cette compositrice que j’ai eu la chance de voir deux fois en concert (foncez si jamais vous en avez l’occasion).
Vincent Delerm : Les Piqûres d’araignée
Beaucoup de contempteurs reprochent au fils la même chose qu’au père : il raconte des tranches de vie un peu bourgeoises et empruntées. Peut-être. Même si la banlieue décrite dans ses disques est plus celle de Châtenay-Malabry que de Saint-Denis, il y a un désenchantement commun, sans doute moins rageur chez Delerm que chez NTM, OK, OK. C’est pas le sujet, en même temps.
Vincent Delerm assume le temps qui passe, la vacuité des choses et ne se prend pas au sérieux.
Il ne prend même pas sa dérision au sérieux – ou alors comme le font les enfants dans leurs jeux les plus naïfs. J’ai l’impression que Vincent Delerm sait que tout ça n’est pas bien important, que ces petits moments de joie ou de mélancolie, ces envolées du cœur ou ces larmes passeront. Et que c’est très bien comme ça. Et pourtant, tout ça existe. On aurait bien tort de limiter sa vision du monde à celui privilégié que décrivent ses chansons, on aurait tout autant tort de les rejeter : les vouloir pour chacun et chacune serait bien plus souhaitable. Bref, un moment apaisé, à croquer, siroter. Dit autrement : j’aime bien et vous ne m’en ferez pas démordre. Au passage je garde beaucoup plus d’affection pour Delerm qui vieillit mieux (lui et son œuvre) que pour Benabar, dont certains titres des premiers albums me font un peu sourire jaune aujourd’hui, et dont les derniers albums n’ont pas grand chose à sauver.
Alors oui, aussi, Les piqûres d’araignée, c’est le troisième album de Vincent Delerm, de 2006, et il faudrait que j’actualise mes platines. Mais quand même.
Culture générale
Zaho de Sagazan a disparu du jour au lendemain des radios du groupe Bolloré. Juste après avoir critiqué vertement (euphémisme) le bouffon du prince, aka Cyril Hanouna (l’un des rares individus dont je ne vérifie pas l’orthographe du nom). Hasard ou coïncidence ? Choix de programmation musicale clame le patron de ces antennes. Les 500 artistes qui ont signé une lettre ouverte en soutien de la chanteuse peuvent s’étonner que sa reprise de David Bowie n’ait pas succédé au précédent titre La Symphonie des éclairs estimé en fin de vie. Pour ma part, je profite de l’effet Streisand (tenter de censurer quelque chose sur le net revient à lui offrir de la promotion) et je vais aller découvrir les titres de cette chanteuse.
Sea Shepherd a des relents de poisson pourri et c’est embêtant. Leur action est louable, certaines de leurs idées ont l’air bien pourries. L’article est long, documenté, et peu réjouissant – sa lecture est pourtant nécessaire. Il n’est pas récent (2015), mais il expose des amitiés nauséabondes du célèbre capitaine Paul Watson avec des réactionnaires de tout poil : le virage à l’extrême-droite de Brigitte Bardot ne l’a pas dérangé, il adhère largement aux thèses néo-malthusianistes de Dave Foreman (pour qui le problème écologique se résoudra grâce à un contrôle drastique de la natalité) et reçoit des soutiens douteux. Peu reluisant.
Les Smartbox, c’est définitivement plus possible. Non contentes d’être des cadeaux un peu facile (mais bon, on n’a pas toujours d’idées), qui finissent dans un tiroir sans qu’on les ait consommées, elles font la fortune d’un homme, Pierre-Édouard Stérin, exilé fiscal et milliardaire, aux idées plus que rances. Pour preuve ces révélations de l’Humanité qui a mis au jour le plan Périclès, dans lequel le milliardaire investit 150 millions pour que l’extrême droite arrive au pouvoir. Alors comme le pouvoir est aujourd’hui sans doute plus dans les porte-monnaies que dans les urnes, le CSE du secteur Paris-sud-est de la SNCF retire les Smartbox de son catalogue. Et si vous manquez d’idées de cadeaux, faites-moi signe, je vous offrirai plein de suggestions (comme dans cette newsletter).
Abonnez-vous (juste en dessous) pour ne manquer aucun numéro (et partagez, partagez, c’est l’idée !).