Amateurs d’écriture avec contrainte, férus d’histoires minute, fans de l’Oulipo – ici plutôt “Oulicou”, Ouvroir de Littérature Courte, bienvenue ! Vous trouverez ici j’espère votre bonheur, sinon une escapade bienvenue.
Je publie en effet sur cette page une microfiction quotidienne en 500 caractères. Écrites et publiées simultanément (ou à peu près) sur mon compte Mastodon @Microfiction@mastodon.social, ces histoires courtes suivent le plus souvent les consignes du #Writever. Ce défi d’écriture propose un mot par jour, pour composer une histoire en un tweet, et ce chaque jour. Vous pourrez lire ici ces courts fragments de littérature sans même avoir besoin de vous inscrire sur la gazouillante plateforme.
Et pour encore plus commodité, vous pouvez vous abonner pour recevoir chaque dimanche par mail toutes les histoires publiées dans la semaine !

27 juillet 2024 : Groupe
— Le collectif est plus important que l’individu, en cela que seul, aucun de nous ne peut survivre. Ensemble, nous avons une chance.
Et ce n’est pas un refus de notre individualité, au contraire. Nos différences renforceront notre complémentarité.— Oui, enfin, tu sais, nous, on veut juste monter un groupe de rock, hein.
26 juillet 2024 : Jouer
– Ça s’est joué à un cheveu !
Le souverain lui lança un regard où se mêlait l’agacement et la lassitude.
Depuis un certain temps, les histoires qui ne tiennent qu’à un fil déplaisaient fortement à Damoclès.
25 juillet 2024 : Rêver
Dormir, rêver peut-être… Non, juste dormir. Rêver s’avérait trop dangereux pour quelqu’un dont l’imagination se concrétisait dans la réalité. Dangereux pour le rêveur, et pour son entourage… Voire sa réalité.
Dormir, juste dormir.
24 juillet 2024 : Partenaires
– Nous pourrions travailler comme partenaires.
– Elle me reprocherait tous ses méfaits, tandis qu’elle t’attribuerait toutes ses inspirations géniales. Qu’est-ce que j’aurais à y gagner ?
– La célébrité, mon cher.Une lueur d’intérêt illumina son regard. Le premier marché avec le diable était conclu.
23 juillet 2024 : Marron
1 min read“Jaune devant, marron derrière”. Sous l’humour scato, se cachait un avertissement puisé dans l’argot. Les foies jaunes finissaient marron. Comprendre que les traîtres se retrouveraient fugitifs, et que l’organisation ne les laisseraient pas en paix.
Rirait bien qui rirait le dernier, en somme.
22 juillet 2024 : Cheminer
– Comment voulez-vous que je fasse ça ? Il faut marcher pour “cheminer”.
– C’est une question d’échelle. Vous pensez “macro”. Descendez, voyez… je ne veux pas dire “plus petit”… Promenez votre regard, voila, laissez-le errer, même entre ces quelques rayonnages.Elle obtempéra, peu convaincue. Et soudain, les lignes prirent une autre dimension. L’infiniment petit des caractères devint l’infiniment vaste de mondes couchés sur le papier.
21 juillet 2024 : Soutien
On crut d’abord à une coïncidence. Un équivalent du hashtag “soutien aux victimes” fleurit comme à chaque catastrophe… et les victimes guérirent en effet, voyant affluer les dons financiers et les démarches internationales.
Le phénomène se reproduisit, une, deux, trois, à chaque fois.
Il fallut se rendre à l’évidence. Les réseaux sociaux étaient devenus des générateurs de miracles à la demande. Leurs fondateurs devinrent autant de prophètes malgré eux.
20 juillet 2024 : Bissap
Le métropolitain leva son verre, admirant la douceur écarlate du breuvage à la lueur des étoiles.
– Du bissap ! J’adore ça ! Ils en proposent dans mon salon de thé, mais les fleurs d’hibiscus voyagent mal, j’ai l’impression. Il n’y a qu’ici que j’en profite vraiment.
Son hôte opina.
– Oui. Les fleurs voyagent mal.
Il découvrit un sourire tout en canines.
19 juillet 2024 : Adelphe
– Liberté, Équité, Adelphité ? C’est quoi ça ?
– Une proposition pour actualiser notre devise nationale.
– Équité, je vois, un traitement adapté à chacun plutôt qu’égal, tout le monde n’ayant pas les mêmes besoins. Admettons. Mais “Adelphité” ?
– Adelphe, c’est le terme générique pour désigner les frères et les sœurs.
– Vous allez vous faire accuser de…
– Progressisme, oui. Sinon, “Solidarité” ?18 juillet 2024 : Soulager
Le médicament proposait de soulager les tourments de son âme.
Et en effet, après la première prise, plus de souci, plus de tracas. Pas une baguette magique, mais les préoccupations du quotidien, ni plus ni moins. Les problèmes des autres s’éloignaient, devenaient secondaires.
Médicalement parlant, le comprimé inhibait l’empathie.