Economie, intérieur, intégration, identité nationale, et maintenant génétique. Il est rassurant de savoir que le favori des sondages se prononce de manière aussi fine et subtile sur tous les sujets, en totale contradiction avec les meilleurs spécialistes des domaines concernés.
Aujourd’hui, on sait notamment que la génétique ne fait pas un individu, mais que l’éducation et par extension le contexte social conditionne énormement. Il est cependant plus simple d’apporter une solution dé-responsabilisante et dé-culpabilisante : je suis pédophile parce que c’est dans mes gênes, mon enfant s’est suicidé parce que c’était dans ses gênes.
Pour les parents, il sera ainsi plus simple de rejeter la faute à la fatalité ou sur un gynécologue incapable de repérer cette tare. Pour la justice, on peut imaginer qu’il sera également plus simple de guérir – de manière radicale – plutôt que de prévenir.
Le vote utile ne doit pas éviter que Le Pen.
La dépêche AFP de ce jour qui remet le couvert est lisible ci-après.
PARIS (Reuters) – Nicolas Sarkozy a une nouvelle fois posé la question de l’inné et de l’acquis en matière de pédophilie, mardi, faisant le parallèle avec le suicide et les cancers liés au tabagisme.
“Qui peut me dire que c’est normal d’avoir envie de violer un petit garçon de trois ans ? Est-ce que c’est normal ? Est-ce que c’est un comportement…”, s’est interrogé le candidat de l’UMP à l’élection présidentielle sur France 2.
“Je voudrais apporter un témoignage personnel, ça ne m’a jamais traversé l’esprit”, a-t-il ajouté.
Nicolas Sarkozy a été vivement critiqué ces derniers jours par Ségolène Royal, François Bayrou, Jean-Marie Le Pen et des spécialistes, pour avoir déclaré dans un entretien à Philosophie Magazine qu’il inclinait “à penser qu’on naît pédophile”.
“Quelle est la part de l’inné et quelle est la part de l’acquis ?”, s’est-il à nouveau interrogé sur France 2.
L’ancien ministre de l’Intérieur a d’abord fait le parallèle avec le suicide, déclarant : “Je ne veux pas qu’on complexe les parents : tout jeune qui se suicide ce n’est pas exclusivement la faute des parents, il y a un terrain”.
Il a ensuite parlé du cancer, soulignant qu'”il y a des tas de gens qui fument deux paquets de cigarettes et qui n’auront jamais de cancer et puis il y a des malheureux qui ne fument jamais, les fumeurs passifs, et qui auront le cancer, pourquoi ? parce que leur identité… il y a un terrain qui est plus propice et plus fragile”, a-t-il ajouté.