Histoire de terminer avant 2014 cette rétrospective de mes lectures de début 2013, on va accélérer le rythme.
Monument, de Ian Graham restera un titre spécial dans ma bibliothèque, ou a minima dans ma mémoire. C’est le premier livre que j’ai lu sur une liseuse Kindle *cris d’effroi dans la salle*.
Je ne partirai pas dans un débat Amazon / libraires, ce sont pour moi deux services différents et si les boutiques espèrent faire interdire le géant américain avec des mesurettes, ils sont mal barrés. Mais parlons du bouquin de Graham. Il nous raconte une fuite, celle d’un ivrogne qui n’a rien à perdre à part sa vie, et qui n’a certainement pas l’intention d’abandonner celle-ci. Nous allons donc le suivre dans un pays bordé de montagnes, au delà desquelles il espère trouver un havre où se réfugier. Je ne vous raconte pas la fin, assez inattendue mais pour laquelle il faut patienter un temps certain durant des scènes de course-poursuite, d’embuscades déjouées et de coups fourrés dont l’anti-héros se sort non sans mal (aussi bien pour lui que pour ses compagnons ou pour la sympathie que le lecteur pourrait éprouver à l’égard de ce personnage principal). Le parti pris d’un protagoniste central fuyant et antipathique est intéressant, je reproche un peu trop de durée – plus que de longueur – au récit. Une lecture distrayante, cependant.
J’en profite pour vous expliquer pourquoi j’ai acheté une liseuse Amazon. C’est le modèle premier prix parce que je n’aime pas le rétro-éclairage (je passe déjà trop de temps devant des écrans), parce que je ne voulais pas d’une tablette dont je n’ai pas l’utilité, et parce que j’avais 20€ de réduction sur ce modèle. Et une liseuse, c’est bien plus confortable qu’un téléphone portable pour lire un roman entier (je le sais pour l’avoir aussi pratiqué). Ce Kindle me permet donc de lire tous les titres achetés chez Bragelonne à 0,99 € lors de leurs opérations spéciales (une centaine), plus tous les ebooks que j’ai pu récupérer ici et là et qui sont des copies numériques de ma bibliothèque réelle. Nous en reparlerons ultérieurement. À côté de ça, je n’achète que quelques livres chez cet ogre de Jeff Bezos et à chaque fois des titres à 0,99€. Bref, je me comporte chez Amazon comme chez n’importe quel libraire.
Lecture suivante, un classique de la maison de vacances où les potes vous invitent. On furète dans la bibliothèque des parents et, comme dans les boîtes à gants de voiture où on trouve des cassettes audio qui sont sans faute des Best Of Queen, les rayonnages comprennent invariablement un Agatha Christie. Et pas que les 10 Petits nègres. Ici, c’était Cartes sur table, une enquête d’Hercule Poirot. Que dire ? Déjà, ça ne vieillit pas. Le personnage est aussi typé, le rythme aussi soigné que… euh… attendez. Je suis en train de prendre le problème à l’envers. Voila ce que je voulais dire : rien de neuf dans la narration d’une enquête policière n’a été fait depuis Agatha Christie. Un enquêteur à la personnalité très marquée, une méthode, un rythme. Tout est là pour Castle, The Mentalist et autres Experts. Et puis ça se lit toujours aussi vite et bien.
J’ai voulu continuer, d’aucun diront m’acharner, avec Les aventuriers de la mer, l’autre grand cycle de Robin Hobb après l’Assassin Royal (bon depuis elle en a écrit deux autres, le Soldat Chaman et un truc sur les dragons). Les tomes 3 et 4 m’ont un peu achevé (le cycle en compte 9). L’histoire reste intéressante dans sa globalité mais se veut tellement ambitieuse avec trois à six arcs narratifs séparés (entrecroisés comme il se doit pour se rejoindre en une résolution majestueuse) qu’on ne sait plus trop où donner de la tête. Au moins plein d”aventures arrivent aux personnages et on pourrait trembler et s’enthousiasmer pour eux… s’ils n’étaient pas aussi exaspérants. C’est simple, si Sansa vous énerve dans le Trône de Fer (cet autre cycle que j’ai foutu à la benne tellement ça m’agaçait que tout le monde meurt pour un oui ou un non), oubliez les aventuriers de la mer. ‘fin, c’est mon avis.
On finit pour cette semaine avec encore quelques embruns, mais dans le monde réel cette fois. Le vieil homme et la mer d’Ernest Hemingway est un archi classique. Je vais vous éviter les banalités comme “c’est bien écrit”, “le récit est empli d’un suspense poignant et pathétique” et autre billevesées de ce genre. Je ne sais pas trop quoi en dire, en fait. C’est puissant par sa simplicité et par la précision de sa narration, mais après, bon, voila quoi. J’ai pas été emporté. Un classique à lire pour savoir de quoi on parle et pour relever le niveau (car c’est indubitablement mieux écrit que les deux volumes de Robin Hobb précédemment cités), mais pour moi, ça s’arrête là (c’est hyper constructif, comme critique, vous allez pouvoir vous gausser de moi un moment).
C’est (finalement) tout pour cette semaine, la faute à Amazon, me direz-vous. Et vous, qu’avez-vous lu cette semaine ?