L’étape de ce vingt-troisième jour consistera à écrire un texte dont chaque phrase commence par la syllabe ou le son de celle qui précède.
Bon an, mal an, à force de tentatives pour sortir du marasme qu’elle appelait sa vie et qui ne la satisfaisait plus, Tiphaine avait lu beaucoup d’articles sur le développement personnel. Elle n’ignorait plus rien du changement progressif, de la force des petites habitudes, du pouvoir organisationnel du bullet journal. A l’entendre, tout cela était très simple. Implémenter des comportements nouveaux par touches successives pour révolutionner sa vie, en un tournemain, relevait de la simple volonté. Tester, mesurer, améliorer, recommencer. C’était limpide ! Idéalement, au bout d’un de ce régime, n’importe qui pouvait atteindre ses objectifs. Tiphaine, cependant, se heurta à un problème concret : la réalité. Terrible et inattendu, le quotidien réservait son lot de surprises. Prise de court par ces taches qu’elle n’avait pas prévu, elle retourna chercher conseil sur les réseaux sociaux, auprès des prescripteurs de bien-être. “Etre organisé et prévoyant mais ouvert à l’imprévu” : là résidait la force. Or ce précepte demandait une grande souplesse d’esprit ; les gourous parvenaient à la trouver dans la pratique de la fameuse méditation de plein conscience, la mindfullness. N’est-ce pas ? Pas Tiphaine. Énervée par les tracas de sa vie courante, lassée par les difficultés de tous les jours, elle se décourageait. “J’étais pourtant bien partie”, se lamenta-t-elle, mâchonnant une plaque de chocolat. Las, si ce n’était pour ce coup-ci, ce serait pour le suivant. Vantant les mérites de l’essai, et prenant exemple sur les témoignages des fumeurs repentis, elle se jura que la prochaine fois serait la bonne.
Ce dorica castra est fort bien mené! De cette histoire, La Fontaine aurait assurément tiré une fable avec morale.
Pingback: Un défi d'écriture en 31 jours - Temps que j'y pense