Amazon, toujours un peu moins

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“Amazon, nouvel eldorado des auteurs auto-édités”… Et bien je vais vous le dire tout net : sans moi, autant que faire se peut.

Il y a bien longtemps qu’à titre personnel, comme beaucoup d’entre vous je suppose, je déplore le modèle économique d’Amazon, qui a mis des années à être bénéficiaire. Son chiffre d’affaires exorbitant ne visait qu’un seul objectif : s’imposer comme leader du marché, des marchés. Il n’y a guère qu’en Chine qu’il n’arrive pas à dominer tout le monde de la tête, des épaules, et plus encore.

Amazon ne respecte aucune règle du jeu, ce qui est le principe du néolibéralisme mondialisé, et contourne ainsi toutes les contraintes possibles et imaginables pour engranger un maximum d’argent. Jeff Bezos, son patron, peut ainsi se vanter de détenir la fortune personnelle la plus importante au monde. Elle s’est faite en détruisant un nombre d’emplois difficile à définir face à ceux, précaires, mal payés et à la limite de l’esclavagisme créés. Caricatural ? Allez voir cet article du très gauchiste magazine Capital qui résume un rapport du CHSCT. Rien de nouveau sous les néons des entrepôts, d’ailleurs, de tels témoignages existaient déjà en 2016 dans le Figaro et en 2017 dans Challenge (je n’ai pas cherché plus avant). Et rien ne change – ce qui prouve bien que tout le monde s’en fout.

La goutte d’eau qui fait déborder mon propre vase, moi qui n’effectue aucun achat sur Amazon, est cette décision de Jeff Bezos, première fortune mondiale, donc, de mettre en attente la construction d’un immeuble à Seattle, et donc de bloquer la création de 7’000 emplois liés à cette construction, parce qu’il refuse de payer 0,5% de taxe à la ville de Seattle. Taxe qui permettrait de venir en aide aux SDF de cette ville côtière des Etats-Unis, touchée par une crise du logement due à une montée en flèche des loyers suite à… l’implantation d’un siège de l’entreprise dans la ville. Alors qu’on ne vienne pas me parler du ruissellement des grandes fortunes : Bezos a décidé de bloquer la création d’emplois, le paiement de taxes (Amazon n’en paye aucune en 2018), et contribue à l’augmentation du coût de la vie – et la réduction du pouvoir d’achat (puisque les loyers augmentent où Amazon s’installe et qu’il paye ses employés une misère).

Comme cette attitude m’insupporte au plus haut point – d’autant que Bezos estime qu’il ne peut rien faire de mieux qu’investir sa fortune dans la conquête spatiale, au mépris de la solidarité toute simple pour laquelle les impôts sont prévus – j’ai pris une décision symbolique, sans doute inutile, mais qui au moins, calmera un peu ma colère.

Je retire toutes mes nouvelles de la librairie en ligne d’Amazon. Oui, je sais, c’est dérisoire. Tout autant que la conscience, cette valeur surannée qui me permet de dormir le soir. Donc désormais, autant que faire se peut, je veux contribuer à réduire le chiffre d’affaire de cet imbécile. Mes romans distribués par Librinova seront aussi disponibles sur Amazon – mais je vous invite à les acheter chez n’importe quelle autre librairie numérique, chez votre libraire de quartier, ou même sur ma propre boutique. Pareil pour les recueils auxquels j’ai participé. Quant aux nouvelles, vous pourrez les télécharger, moyennant une obole de 0,49€ sur cette même boutique. C’est moins cher que les 99 centimes que vous deviez payer sur Amazon ! Et pour les souscripteurs Tipeee, ces nouvelles sont en accès libre !

Retrouvez donc Sans bornes, Une plume sous la glace et une troisième nouvelle : Le Silencieux, en téléchargement. Peut-être même que si vous commandez les trois vous n’en paierez que deux avec le code promo 3pour2… En tout cas bonne lecture et achetez des livres, des fringues, des jeux ailleurs que sur Amazon !

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