Défi d’écriture Writever d’avril 2024 : les consignes

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Le Writever, c’est un petit défi d’écriture qui propose un mot par jour, pendant un mois.

Et comme tous les mois, j’y participe, ici, et sur le compte Mastodon @MicrofictionFM. Vous pouvez aussi vous abonner pour recevoir des récapitulatifs hebdomadaires.

Et comme d’habitude désormais, si vous défilez cette page, vous verrez les microfictions s’afficher au fur et à mesure des jours de leur publication. C’est beau, la technologie, hein 😉

Bonne lecture à toutes et à tous !

  • Le temps est une étrange chose, À l’heure numérique, il pourrait paraître plus fiable et immuable que jamais… sauf qu’il ne l’a jamais été.

    La relativité générale en était l’exemple le plus extrême, mais même sans voyager à la vitesse de la lumière, programmer des publications pour paraître ici dans l’après-midi et ailleurs il y a quinze jours relèvera du paradoxe. De quoi en perdre sa concordance des temps.

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    La science-fiction nous avait promis des voitures volantes, des robots travaillant à notre place et des voyages interstellaires.

    La dystopie nous a averti des excès du présent où elle était écrite pour empêcher qu’ils s’amplifient à l’avenir.

    Résultat, nous voila nostalgiques de temps qui n’ont jamais existé…

  • Le calendrier se remplissait aussi vite et bien que le carnet de commandes. Des jours et des jours de travail passionnant en perspective. Et puis soudain ce constat. Il manquait un créneau pour le reste. Pour la vie.

  • Les recherches pour les pilotes d’essai de la première machine à voyager dans le temps s’avérèrent plus complexes que pour d’autres appareils.

    Nombre de casse-cous arrivaient en affirmant n’avoir rien à perdre : ils étaient prêts à risquer leur vie, leur santé, physique ou mentale.

    Et pourtant, tous rechignaient – de façon compréhensible – quand l’équipe leur disait que la machine pourrait jusqu’à les effacer des souvenirs de tous ceux qui les avaient connus.

  • Demain, toujours demain. Remettre à plus tard était sa grande spécialité, la procrastination, son domaine d’expertise. Il y avait tant à ne rien faire qu’il était urgent d’attendre. Aussi quand vint sa dernière heure, elle fut repoussée, comme tout le reste.

  • Il la voyait s’endormir chaque soir, et chaque soir lui soufflait un “bonne nuit” pour l’accompagner dans son sommeil. Et chaque soir, ce vœu la tirait du sommeil, une minute à peine, assez pour savoir qu’il était là, même dix ans après qu’il soit mort.

  • – Et nous reconstruirons le calendrier, abolissant ces constructions politiques que sont la semaine et plus encore le mois, basés sur un découpage arbitraire et alimenté par l’ego de quelques puissants, au contraire de l’année ou de l’heure, qui s’inspirent de la nature et de la rotation terrestre.
    – Attendez… Vous croyez que je vais faire la révolution avec des gens qui croient que la Terre est ronde ?

  • – Non, pour la millième fois, “anticiper les dépenses” ne veut pas dire “acheter là maintenant”.

    Je ne sais pas comment ça se passe chez les AA, mais notre responsable de groupe perdait parfois patience, aux Acheteurs Compulsifs Anonymes…

  • – “L’urgent est fait, l’impossible est en cours, pour les miracles, prévoir un délai.” C’est ma devise. Vous n’y pouvez rien.

    La forme encapuchonnée me contempla, deux yeux brillants comme des étoiles me dardant sans ciller.

    – VOTRE TRÉPAS N’A RIEN D’UN MIRACLE.
    – Non, mais qu’il soit repoussé, oui.
    – VOUS ESSAYEZ VRAIMENT DE ME FILOUTER, LÀ ?
    – Laissez-moi une ou deux heures pour y réfléchir.
    – C’EST IMPOSSIBLE.
    – C’est en cours. Vous saisissez, maintenant ?

  • – Vous serez jugé sur la durée.
    – Pas sur la qualité ?
    – Vous savez, c’est pour une diffusion sur un site porno, hein.

  • Le passé est méconnu, le futur incertain, et franchement, le présent me laisse incrédule.

    Avec ça, comme disait Higelin, comment s’étonner que les dieux et les diables en soient venus à douter d’eux-mêmes… Quel dédain suprême…

  • Avec le changement climatique, les bouleversements touchèrent bientôt le cours du temps et de nouvelles saisons apparurent.

    Je n’avais jamais vraiment aimé l’automne, où les feuilles tombent et où l’hiver se prépare, narquois.

    J’avoue que maintenant qu’il a été remplacé par la “saison des remous”, qui alterne pluies torrentielles et vents qui assèchent tout, je regrette ses couleurs mordorées…

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    – Alors, qu’est-ce que tu en as pensé ?
    – Que j’ai mis très longtemps à lire un si petit ouvrage…

    Présenté souvent à tort comme un ouvrage de vulgarisation, “Une brève histoire du temps” illustre parfaitement le concept de relativité du temps.

  • Ses prédictions ne se réalisaient jamais – ce qui l’arrangeait bien.

    Après tout, pourquoi les faire, pourquoi en avertir les gens, si ce n’était pour qu’ils prennent les mesures nécessaires afin qu’elles n’adviennent pas ?

  • À plus de 43 000 km/h, elle détenait le record de vitesse pour une tortue. Dans tout l’univers, aucune autre n’allait aussi vite. Et pourtant, à son échelle, elle reflétait la lenteur proverbiale de son espèce.

    Flottant à travers les espaces glacés du vide intersidéral, la Grande A’Tuin portait son monde, patiemment.

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    À quel âge est-on vieux ? L’enfant de 4 ans considère quiconque dépasse 1m50 comme Mathusalem. L’ado dénigre les adultes comme des barbons qui n’y comprennent rien. L’adulte jouit de sa relative tranquillité sans comprendre que ses aînés sentent leurs jointures craquer…

    Et nos grands-parents sourient de notre naïveté. Nous n’avons encore rien vu ! N’est-ce pas sujet de réjouissance ?

  • Je t’offre du temps avec moi. Maintenant. Tout de suite. Ne pense pas à après, à l’impatience de me retrouver plus tard, ne regrette pas quand nous nous séparerons.

    Ce dont je te fais cadeau, c’est un présent.

  • Nous sommes éphémères face à nos maîtres. Nous ne faisons que passer dans leur existence. Pourtant, ils prennent soin de nous, de nos enfants, nous offrent un toit. Ils nous accompagnent de la naissance à la mort, à peine touchés par le temps, nous accordant leur amour. Et au soir de notre vie, ils se penchent sur nous, et nous réconfortent d’une phrase que nous désirons tous entendre. “Tu as été un bon chien.”

  • “Hâte-toi de cueillir les fleurs du temps, où elles faneront.”

    J’ai longtemps cru à une faute d’orthographe. Faute de retranscription, ou d’inattention, logiciel de “correction” stupide, les pistes ne manquaient pas. Jusqu’à ce que je comprenne. Ce n’était pas une erreur, mais une indication. Je me serais attendu (ah ah) à un “quand”, mais il me fallait désormais trouver un lieu.

    Et voila comment j’ai atterri dans cette cage d’escalier de cité.

  • – Il m’a touchée, et le temps s’est arrêté. Je ne pouvais plus bouger.

    – Tombée sous le charme ?

    – Non. Sidérée.

  • Elle préparait sa vie avec une seule envie. Qu’elle soit la plus mémorable possible. Pas pour les autres, et pas au sens glorieux où on l’entend trop souvent. Juste, que ces sorties, ces voyages, ces lectures, construisent autant que possible de doux souvenirs dans lesquels elle aimerait se replonger, plus tard.

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    Dans quelques minutes, les portes allaient s’ouvrir. Elle n’en pouvait plus d’attendre. À vrai dire, elle ne vivait que pour ces moments, où elle était sur le devant de la scène. Tous ces regards braqués sur elle, dans l’attente impatiente du grand moment, leurs sourires qui illumineraient peu à peu leur visage. Et quand elle annoncerait la fin, leur soulagement, grâce à elle.

    L’horloge murale du bureau était une diva méconnue.

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    À la seconde où il entra dans la location, il le regretta. L’endroit était vivant – la propriétaire avait décoré l’endroit avec goût et talent, tout impeccablement rangé. Et pourtant, chaque trace de sa vie à elle était présente. Elle avait prévenu qu’elle vivait ici et laissait ses affaires personnelles – à l’exception d’un placard et d’une pièce fermés.

    Cela n’empêchait pas l’âme du lieu de hurler son histoire. Et cette histoire lui faisait mal.

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    – C’est une machine perpétuelle.
    – Comment ça ? Un mouvement ininterrompu est physiquement impossible.
    – Pas si c’est une machine à voyager dans le temps.
    – Allons, c’est une autre impossibilité. Déplacer un objet dans le temps non seulement demanderait une quantité d’énergie incommensurable, mais l’énergie générée par le paradoxe du déplacement… oh. Oh.

    Je souriais. Il avait compris.

    – Tu as trouvé comment alimenter la machine avec l’énergie du paradoxe ?

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    – Je ne suis pas très satisfait de ma journée d’hier. Oh, je ne dis pas, il y a quelques moments agréables, mais très quotidiens, je les revivrai sans difficulté. Par contre, j’aurais vraiment pu mieux faire.

    L’employé écoutait patiemment.

    – Donc je me demandais…
    – Vous souhaiteriez échanger deux demain pour cet hier ? Vous êtes bien sûr ? Cette journée n’avait pas l’air exceptionnelle.
    – J’aimerais justement qu’elle le devienne !

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    Imaginez un produit tellement simple et efficace, que n’importe qui pourrait – et voudrait – l’utiliser – tant sa proposition serait séduisante. Durable, inusable, inépuisable.

    Pour en tirer profit, il faudrait soit le développer, et inciter tout le monde à l’explorer dans ses moindres nuances. Soit masquer son formidable potentiel, et garder pour soi tous les trucs et astuces qui le rendent si riche.

    Ce produit existe. Son nom ? “Le langage”.

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    Tu ne saisis pas bien l’enjeu. Enfin, si, mais pas les dangers. Remonter le temps, c’est comme poser un œuf là-haut dans la montagne en remontant le cours du temps, pour espérer qu’il éclose dans le passé et qu’il produise ses effets dans le présent.

    Le problème, c’est pas de remonter cette rivière. Ça demande des efforts, mais le souci, c’est vraiment pas l’énergie que ça demande. C’est l’ours qui t’attend pour te bouffer alors que tu remontes.

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    Que dit un voyageur du temps quand il peine à garer sa machine au moyen-âge ?

    “Je suis très mauvais pour les créneaux.”

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    Garder le rythme.

    Garder la cadence.

    Ne pas s’interrompre.

    Tant que j’écris, ça va.

    Je me suis découvert un pouvoir terrifiant. Ce que j’écris prends vie. Alors, par prudence, j’ai décidé d’écrire mon autobiographie. Jusqu’à ce que je réalise.

    Que se passera-t-il quand je cesserai d’écrire l’histoire de ma vie ?

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    Le doigt sur le chronomètre, il était prêt à départager les concurrents.

    Cela prendrait du temps, bien sûr. Personne n’était prêt à céder son titre.

    Quel titre d’ailleurs ? Toutes tournaient autour de la piste depuis tant et tant qu’ils avaient oublié à quelle compétition ils participaient.

    Alors le soleil attendait, et regardaient les planètes tourner, inlassablement.

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