Après le bilan des réalisations 2017, et alors que mon défi d’écriture bat son plein, jetons un coup d’œil vers 2018 et les projets sur lesquels je travaille.
Bien sûr, puisque je ne fais rien comme “il faudrait”, commençons par parler un peu de ce défi d’écriture. Oui, on appelle ça un bilan, de mi-parcours en plus, oh, ça va. Allons allons, ne râlez pas, vous allez voir que ce petit retour arrière a son importance.
Pendant ces 31 jours du mois de décembre, je publie un nouvel épisode du défi par jour. En réalité, j’en écris deux par jour. La magie des publications programmées me permet ainsi de prendre de l’avance et de profiter un peu des fêtes de fin d’année. Mais ce n’est pas là le plus intéressant. J’ai tiré un double enseignement de ce défi.
L’inspiration est facile à trouver
Cela peut vous paraître très prétentieux mais pourtant, je l’ai constaté chaque jour où j’avais à écrire un nouvel épisode. En fait, l’inspiration ne se trouve pas, j’ai l’impression. Elle s’accueille. Plutôt que de rejeter une idée dès qu’elle m’arrivait, je l’accueillais, je la notais, la manipulais, la retournais. Il a suffi que je me fasse confiance – autant vous dire qu’il y avait du boulot, je vous l’accorde. Mieux encore, il a suffi que je fasse confiance à l’idée. Si au bout de quelques minutes, je restais dans une impasse, je rejetais en effet l’idée et partais dans une autre direction. Tout cela arrivait assez vite : un peu de concentration (comprendre : “ne pas regarder si j’ai de nouvelles notifications sur ce réseau social toutes les dix secondes”) et un peu de lâcher-prise suffirent.
Alors oui, dans mes épisodes de défi, ce thème-ci est sans doute un peu convenu, oui, ce traitement-là ne profite des plus folles innovations… Et alors ? Avec ce défi, personne ne remportera le Goncourt ou ne marquera son temps. Le but était, pour les personnes y participant, de débrider leur créativité. Et c’est déjà un bénéfice colossal. Alors j’ai tout simplement lâché la bride. Si ces petites pièces écrites n’ont rien d’exceptionnel – de mon point de vue, vous aurez peut-être un avis différent – je suis malgré tout content de certaines que j’ai pu écrire durant ce marathon. La biographie de John Irving, l’exercice oulipien de liponymie, la charade d’hier, entre autres, continuent à m’amuser quand je les lis – même si en grattant un peu, je leur trouverai des défauts et des axes d’amélioration. Ce qui n’est pas l’objectif. Je ne veux pas passer trois ans à ciseler ces textes – je réserve cette énergie pour mon prochain roman.
J’ai débloqué des verrous qui me retenaient, qui emprisonnaient ma créativité, mon audace, ma confiance en moi dans un carcan du “cette idée n’est pas intéressante”. Ce postulat est faux : beaucoup d’idées sont intéressantes. Il faut juste rejeter la trouille et la flemme de les travailler. Ce qui m’amène à la seconde épiphanie de ce challenge.
Cinq cents mots par jour, c’est possible
Je me suis lancé ce défi pour deux raisons : tout d’abord, je n’avais pas eu le temps ni la disponibilité d’esprit de participer au NaNoWriMo (National Novembre Writing Month, un programme international qui consiste à écrire un roman de 50’000 mots en un mois). Et je n’ai pas cherché à me ménager ce temps, à m’offrir cette disponibilité par flemme et trouille. Après avoir mis le point final en juillet dernier à La petite fille qui détestait les étoiles, j’ai eu à gérer un déménagement, un changement de boulot, la vie, quoi. Ensuite, j’ai publié le livre et assuré un peu de promo. Après cette longue traversée du désert sans toucher un stylo – ou un clavier, je ne me sentais pas de reprendre l’écriture de mon troisième roman. Le défi m’a paru une alternative confortable pour “m’y remettre”. Et j’ai découvert qu’en plus de me dégourdir, ce manque de confiance ne reposait sur rien. Autant de points positifs dont mon troisième roman va bénéficier. Pas de raison d’avoir la trouille, disais-je. Et surtout, les résultats arrivent vite.
Car quand j’écris mes deux défis par jour, j’atteins sans trop de difficultés cinq cents mots par jour. En continuant à travailler, à voir ma famille et mes amis, à regarder des films, des séries, à lire des articles de newsletters à la pelle, à jouer, bref, à avoir une vie personnelle. J’ai même lancé mon compte Twitter “Histoire minute par FM” où je publie entre une et trois histoires en 280 caractères, en plus des deux défis quotidiens sur le blog. Sans partir comme un reclus sur une île déserte, j’ai drastiquement augmenté mon “word count”, comme disent les anglo-saxons (en France, on compte plutôt en signes, espaces comprises, mais qu’importe).
J’ai donc abandonné (une bonne part de) ma trouille et (une proportion non-négligeable de) ma flemme.
Qu’est-ce que j’ai changé ?
Vous connaissez l’histoire des gros cailloux ?
Un prof montre à ses élèves une jarre, la remplit de gros cailloux et demande à ses élèves si la jarre est pleine. Ils répondent que oui. Il prend alors un seau de gravier et en verse le contenu dans la jarre. Les graviers se glissent entre les plus grosses pierres et le professeur redemande si la jarre est pleine. Il recommence l’opération avec du sable, puis de l’eau.
La morale n’est pas qu’en vous démenant comme un fou, vous pourrez remplir vos journées jusqu’à plus soif.
La morale consiste à vous faire identifier vos gros cailloux.
Si votre objectif dans la vie est de courir le marathon, consacrez-y le temps qu’il faut et priorisez la réalisation de cet objectif (en le mettant en premier dans la jarre de votre vie #Lyrisme). Une fois que vous savez ça et que vous avez lu le même discours répété une trentaine de fois de manière différente dans des articles de développement personnel, vous n’êtes pas plus avancé. Parce que vos vies sont sans doute déjà pleines de gravier, voire de grains de sable. Il faut donc commencer par vider, arrêter de faire des choses qui vous parasitent.
Pour ma part, j’ai changé ma routine matinale. Au lieu de me jeter sur mon smartphone pour consulter mes mails, ou mes notifications Twitter, j’ai pris mon bloc de papier et réfléchi à une histoire minute tous les matins. En faisant la vaisselle de la veille ou en prenant ma douche. Associé à ce lâcher-prise dont je parle plus haut, et bien… ça fonctionne. Et je commence ma journée en écrivant. Je définis quelle est ma priorité de la journée et donc dans ma vie (la vie n’est qu’une journée et la mort qu’une nuit, c’est bien connu, big up Téléphone #Lyrisme #LeRetour).
Un boulet dans la main.Vous l’avez déjà lu cent fois sur les réseaux sociaux : “Si vous voulez obtenir quelque chose que vous n’avez jamais eu, il va falloir faire quelque chose que vous n’avez jamais fait.” Alternative : ou pas fait depuis longtemps. “Si vous voulez obtenir quelque chose que vous n’avez jamais eu, il va falloir faire quelque chose que vous ne faites plus depuis longtemps.” Ne plus toucher un smartphone avant 10:00 par exemple. Ou une tablette, je vous vois venir. Pour réaliser quelque chose qui vous tient à cœur, il faudra renoncer à quelque chose d’autre. Pourquoi devriez-vous renoncer à quelque chose de précieux ? Je vous regarde, heures à défiler la timeline Facebook ! Alors, oui, c’est de la discipline, pour recâbler votre cerveau sur l’obtention d’une récompense à long terme plutôt qu’à court-terme. Je vous assure que l’effort, modéré, en vaut la chandelle.
Sur le pas de tir pour 2018
Alors voila. (C’est compliqué d’utiliser l’expression “Alors voila” depuis le fabuleux blog de Baptiste Beaulieu). Mon projet 2018, c’est de continuer ce que j’ai commencé en 2017. Plus exactement, pour atteindre mes objectifs 2018, je vais continuer à me servir des outils que j’ai réussi à mettre en place en 2017 :
- moins de temps perdu à zoner sur internet ;
- un peu plus de confiance en moi et de lâcher-prise ;
- écrire 500 mots par jour.
Et là vous allez me dire, “ça fait plus de mille trois cents mots (merci compteur WordPress) que tu nous parles de ta révélation, c’est cool, voire ça va peut-être même en inspirer certains d’entre nous, MAIS on ne sait toujours pas ce sur quoi tu vas bosser en 2018 ?”
J’avoue. Mais bon. Jamais deux sans trois ? Suite au prochain numéro, donc.